• La Russie a lancé la phase 2 de son opération en Ukraine

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    L’institut néo-conservateur Institute for the Study of War (ISW) publie quotidiennement des « évaluations de la campagne offensive russe ». Beaucoup de gens à Washington DC semblent les lire.

    Il s’agit bien sûr que d’une pure propagande qui ne correspond que très peu à la situation tactique réelle en Ukraine. J’avoue que je les lis de temps en temps, uniquement pour m’amuser.

     

    Leur principale source semble être le ministère ukrainien de la défense qui, bien entendu, ment à tout va sur l’état de la guerre.

     

    Voici par exemple un extrait de leur évaluation du dimanche 17 avril :

    Les forces russes ont continué à se rassembler sur l’axe d’Izyum et dans l’est de l’Ukraine, comprenant de plus en plus de conscrits de pauvre qualité militaire, parallèlement à des attaques continues, et infructueuses, de petite envergure. Les forces russes n’ont pris aucun territoire sur l’axe d’Izyum ou dans les oblasts de Donetsk et de Luhansk au cours des dernières 24 heures. Les forces russes déployées dans l’est de l’Ukraine continueraient d’être confrontées à d’importants problèmes de moral et d’approvisionnement et il semble peu probable qu’elles aient l’intention ou la capacité de mener une offensive majeure dans les jours à venir. La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Anna Malyar, a déclaré le 17 avril que l’armée russe n’est pas pressée de lancer une offensive dans l’est de l’Ukraine, ayant tiré les leçons de son expérience à Kiev, mais les forces russes poursuivent des attaques localisées et sont probablement incapables d’amasser la puissance de combat cohésive nécessaire à une percée majeure. [Un magnifique exemple de projection psychologique, NdT]

    Je n’ai aucune idée de comment quelqu’un a pu arriver à ces conclusions.

    • « semblent peu susceptibles d’avoir l’intention ou la capacité de mener une offensive majeure dans les jours à venir »

    et

    • « l’armée russe n’est pas pressée de lancer une offensive dans l’est de l’Ukraine ».

    et

    • « probablement incapables d’amasser la puissance de combat cohésive nécessaire à une percée majeure. »

    Que fument-ils donc ?

    Hier soir, des attaques d’artillerie lourde sur les positions de la ligne de front ukrainienne ont annoncé le lancement de l’offensive attendue.

    ISW en a pris note tardivement :

    ISW @TheStudyofWar – 23:40 UTC – Apr 18, 2022

    Mise à jour des oblasts de #Donetsk et #Luhansk :

    #Les forces russes ont probablement commencé des opérations offensives à grande échelle dans les oblasts de Donetsk et de Luhansk le 18 avril. Il est peu probable que ces opérations offensives soient beaucoup plus réussies que les opérations ratées autour de #Kiev.

    Aujourd’hui, le début de la phase deux de l’opération russe a été officiellement annoncé :

    Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré mardi que Moscou entamait une nouvelle phase de ce qu’elle appelle son opération militaire spéciale en Ukraine, dont il a prédit une évolution importante.

    « Une autre étape de cette opération (dans l’est de l’Ukraine) commence et je suis sûr que ce sera un moment très important de toute cette opération spéciale », a déclaré M. Lavrov dans une interview accordée à la chaîne de télévision India Today.

    Après les préparations d’artillerie lourde de la nuit dernière, plusieurs offensives ont été lancées dans de multiples directions.

    L’une des principales est celle partant d’Izyum (en haut à gauche sur la carte) en direction de Slovyansk. La distance entre les deux villes est de 27 miles (47km).

    Plusieurs villages situés sur cette route ont déjà été pris. Les « conscrits de faible qualité militaire » qui « continuent à faire face à d’importants problèmes de moral et d’approvisionnement », comme l’affirme ISW, pourraient y être pour quelque chose.

    La phase deux comprendra la libération de l’ensemble de Donetzk et de Luhansk, comme délimité sur la carte ci-dessus par les lignes rouges en pointillés.

    Je m’attends à ce que l’ensemble de l’opération de la phase 2 dure quatre à six semaines, avec peut-être un peu plus de temps pour nettoyer les villes bien défendues de Kramatorsk et Slovyansk.

    Des questions demeurent. Y aura-t-il une troisième phase ? Quelle sera-t-elle ?

    Moon of Alabama

    Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.


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  • Le dollar ne représente « plus que » 59 % des réserves de change !

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    « La guerre en Ukraine va accélérer l’ascension du yuan à l’international et le déclin du dollar roi ».

    « Dans un entretien au « Monde », l’économiste Michel Aglietta explique comment l’émergence des monnaies numériques de banques centrales peut rebattre les cartes du système monétaire international.

    Michel Aglietta, professeur d’économie, spécialiste des questions monétaires et conseiller scientifique au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, à Paris.

    La série de mesures punitives prises par l’Occident contre les institutions financières russes pourrait avoir un effet collatéral : inciter les pays émergents à se détourner un peu plus encore du dollar. Mais aussi accélérer la montée en puissance du yuan, explique l’économiste Michel Aglietta, conseiller scientifique au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii).

    Les sanctions contre la banque centrale russe pourraient pousser d’autres instituts monétaires à se détourner du billet vert comme devise de réserve. Est-ce la fin de l’hégémonie du dollar ?

    La diversification des réserves mondiales de changes a déjà commencé : entre 2001 et 2021, la part du dollar y est passée de plus de 70 % à 59 % seulement. Le poids du yuan est encore limité, mais il monte à grande vitesse, car un certain nombre de pays cherchent à sortir de l’orbite occidentale, en particulier en Asie. Dès lors, la guerre en Ukraine va sans doute accélérer cette ascension du yuan à l’international et le déclin du dollar roi ».

    La dédollarisation reste avant tout un processus. Ce n’est pas la veille tout le monde commerce en dollar et le lendemain tout le monde passe au yuan chinois.

    Les processus d’ajustement politiques, économiques, monétaires mondiaux s’inscrivent toujours dans le temps long ce qui est logique.

    Ce qui est réel aussi, c’est bien que nous assistons à une guerre entre grands de ce monde pour le nouvel ordre mondial, ce qui veut dire pour la domination du monde.

    Il y a la domination économique, culturelle, intellectuelle, militaire bien évidemment, mais il y a également l’arme monétaire et la domination à travers la puissance de la monnaie.

    C’est cela qui est en jeu également.

    Tout cela vous le savez parfaitement et je ne vous apprends rien avec cet article du Monde, non ce qui est intéressant c’est de voir justement un journal comme le Monde commencer à parler de ce sujet de domination monétaire et de l’émergence du yuan chinois face au dollar américain.

    Charles SANNAT

     

    Source Le Monde.fr ici


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  • Marine Le Pen, porte-parole de la France des classes moyennes et populaires, traitée avec une grande condescendance par Emmanuel Macron

    Marine Le Pen a suivi, en 2022, la stratégie inverse du débat de 2017. Elle a été peu agressive et s'est surtout posée en représentante de la France des classes moyennes et populaires. Cela a rendu d'autant plus évident combien Emmanuel Macron incarne la morgue de la caste au pouvoir. Rien ne l'a mieux démontré que ses poses et mimiques. Plus le débat avançait, moins il pouvait cacher son mépris de classe.

    Il y aurait beaucoup à dire sur la structuration du débat, qui place l’insécurité et l’immigration tout à la fin, quand il y a moins de téléspectateurs et qu’on n’a plus de temps pour développer. On remarquera aussi combien la candidate a été laborieuse en début de débat, crispée sur quelques chiffres à propos du pouvoir d’achat. Enfin, on regrettera qu’elle n’ait pas porter l’estocade plus vivement, par exemple quand, attaquée sur le fait d’avoir contracté un prêt auprès d’une banque russe, la candidate n’a pas pensé à questionner Emmanuel Macron sur ses liens avec McKinsey. Mais, après tout, elle cite McKinsey en passant, avec un effet de bombe à retardement, quand on parle d’Education Nationale et du métier de professeur. C’est bien envoyé. Et, surtout, la candidate a été de meilleur en meilleur au fur et à mesure du débat. Mordante sur l’écologie, capable de parler des étudiants, des élèves des professeurs quand Macron livrait une vision technocratique de l’Ecole, Marine Le Pen a fait une très bonne fin de débat sur insécurité, immigration, réforme constitutionnelle. Avec une vraie conclusion s’adressant au peuple français, faisant appel au bon sens et à l’apaisement. 

    Mais l’essentiel st sans doute ailleurs. Plus le débat avançait, plus le président sortant s’est montré arrogant, condescendant. Regardons ces quelques photos: 

    Ce sont quelques instantanés révélateurs de ce qui se jouait ce soir. Plus le débat avançait, plus la maîtrise du président sortant sur le débat devenait indécise. Et plus le candidat Macron laissait parler arrogance, mépris de classe, par ses poses ennuyées, et une attitude corporelle (tantôt avachi dans sa chaise, tantôt les bras croisés pour montrer comme il toisait son adversaire. 

    Comme Madame Le Pen s’est montrée capable de parler des gens, de leurs souffrances et de leurs angoisses, on a pris conscience tout d’un coup que se faisaient face la porte-parole des classes moyennes et populaires et “le président des très riches”, comme a dit un jour François Hollande de son successeur. 

    Et rien n’est plus révélateur que la manière dont le président sortant, régulièrement, se tournait vers les deux journalistes, comme pour créer une connivence entre Parisiens, entre gens de la caste. 

    Les passages les plus significatifs sont d’ailleurs les deux occasions où la candidat Macron a parlé, à propos de son adversaire et de Marine Le Pen, de “nous quatre”, qui profiteraient de baisses de TVA à la différence de beaucoup de Français. Toujours cette obsession de refermer le cercle de l’entre-soi. 

    Finissons sur la plus cocasse des captures d’écran: 


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  • Flambée de violences urbaines à Laval après une interpellation

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    Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 avril, des émeutes urbaines ont eu lieu à Laval (Mayenne), à la suite d'une interpellation qui s'est pourtant déroulée sans difficulté, rapporte Ouest-France.

    Une trentaine de véhicules ont été vandalisés, dont une dizaine brûlés dans le quartier Saint-Nicolas de Laval. Il s'agissait principalement des véhicules appartenant à la ville de Laval, au conseil départemental et à l’ADAPEI.  Sept arrêts de bus et des poubelles ont également été détruits.  Ces « faits de  urbaines ont été commis à la suite de l’interpellation sans difficulté d’un jeune homme âgé de 18 ans, auteur de délits et d’outrage envers les forces de l’ordre, a expliqué  la préfecture à Ouest-FranceUn petit groupe d’individus, dont certains sont mineurs, a alors pris prétexte de cette affaire pour se livrer à des actes de vandalisme. » Les faits se sont déroulés entre 3 h et 6 h du matin. La préfecture ajoute que les sapeurs-pompiers « sont rapidement intervenus pour éteindre les incendies allumés et les forces de l’ordre ont contenu ces débordements ».

    « La violence n’a pas sa place à Laval », martèle le maire

    Le maire a fermement condamné ces émeutes, déplorant « la destruction de ces biens publics et de ces véhicules ». « La violence n'a pas sa place à Laval », a-t-il martelé, avant d'apporter « tout son soutien aux victimes et aux forces de l’ordre, aux pompiers mobilisés ».

    Les habitants, quant à eux, ont été choqués par cette nuit de violence, comme en témoignent les propos d'une habitante auprès de Ouest-France : « On n’a pas dormi. On entendait sans cesse des motos, des pétards... Quand je suis sortie, à 6 h du matin, ça flambait encore. On aurait dit une scène de guerre. Maintenant, j’ai peur. » La préfecture a annoncé qu'une enquête judiciaire était en cours afin de déterminer les coupable et de les déférer devant la Justice.

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