• Parlement européen : De la musique de chambre.

    Parlement européen : De la musique de chambre

    Avant, c'était : élections, piège à c… Aujourd’hui ? Élections piège à… Européens.  Pourquoi me direz-vous ? Simplement le rôle du Parlement européen ressemble à un concert de musique de chambre : Une musique par un ensemble qui traditionnellement avant que les concerts deviennent publics, se tenait dans la « grande chambre » d'un palais. Destiné à se produire devant un public choisi de la classe dominante, alors, s’il y avait des fausses notes, chacun, bien élevé, faisait mine de rien, de n’avoir rien entendu, ou, peut être n’entendaient-ils point, c’est fort probable, l’important étant d’être vu/là. Donc, ce « Parlement » joue sa petite musique dans sa chambrette pendant que la vraie vie, les affaires, les lobbies et les politicards, s’affairent aux affaires ! Et les moutons sont bien garés.

    En théorie : Le Parlement européen exerce une certaine surveillance (enfin, il devrait) de toutes les activités de l'UE, en particulier celles de la Commission. Le Parlement peut ainsi censurer et donc démettre la Commission dans son ensemble, à la majorité des membres du Parlement et aux deux tiers des suffrages exprimés. Quant au pouvoir des députés européens en ce qui concerne ses compétences législatives ? Les parlementaires européens discutent, amendent et votent les textes législatifs proposés par la Commission européenne. C'est l'un de leurs principaux rôles. Tout ça, c'est théoriquement. Dans la pratique ? Si vraiment ces députés avaient un quelconque pouvoir, comment, et seulement en mentionnant les quatre derniers présidents de la commission : Prodi, membre du Bilderberg, Barrosso, l’affairiste recyclé dans la banque, Junker, mis en cause dans l'affaire « Luxembourg Leaks » et toujours bourré (pas de bons sentiments hein !), et enfin depuis 2019 (5 ans déjà !) l'Ursula von der Leyen, la pire des quatre : Pfizer, lobby militaro/industriel et big-pharma, elle coche toutes les cases et compte même se représenter… Donc coté présidence… Rien à envier à nos cailleras. Mais qui donc détient le pouvoir exécutif dans l'UE ? C’est la commission qui met en œuvre les actes législatifs adoptés par le Parlement européen et le Conseil de l'UE. Elle est également chargée de l'exécution du budget et de la gestion de certains programmes communautaires. En fait, seulement quelques individualités servies par une pléthore de fonctionnaires surpayés, non imposables et transportés aux frais de la princesse, dirigent 450 millions d’européens, exploités jusqu’à la moelle. Bref, toute cette construction à l’air très démocratique, avec cependant un Everest de bémols.

    Des Bémols, des bémous… Je dirais même des binious tellement on nous joue du pipeau. Ce « Parlement », ressemble à une chambre d’enregistrement tant les lobbyistes de tous poils y ont leurs entrées. Nombre de propositions de nouvelles lois sont rédigés de la main par ces cabinets œuvrant pour de grands groupes. Puis, sachant toucher le cœur (des portefeuilles) de députés européens, avec de l’argent, des voyages ou des promesses d’un recyclage avantageux après le temps politique. Tout ce petit monde clapote dans la mare aux requins, et chacun apparemment y trouve son bon compte. D’autant, qu’il faut savoir qu’être un élu français au Parlement de Strasbourg, c’est la voie de garage de beaucoup de politicard, un peu grillés dans l’hexagone ou plus en cour. Il faut dire que la galette est bonne, pas moins de : salaire net mensuel s'élève à environ 7 300 euros. À cela s'ajoute plusieurs indemnités : Frais généraux :   approximativement 4 800 euros pour couvrir les dépenses de bureau, loyer, ordinateurs et autres fournitures. Frais supplémentaire : environ 4 700 euros sont consacrés aux dépenses effectuées à l'extérieur du pays d'origine du député. Indemnité journalière : 338 euros sont dédiés aux frais de logement pour chaque jour passé à Bruxelles ou à Strasbourg. À noter aussi que les frais de voyage pour se rendre aux sièges des institutions sont remboursés. Les députés peuvent enfin toucher une pension à partir de 63 ans. Elle représente 3,5 % du salaire pour chaque année complète de mandat et est couverte par le budget européen.[i] Pas étonnant qu’on y retrouve les laissés (es) sur le bas-côté du chiraquisme, du sarkozysme, du hollandisme, + les lèches machins du macroniste. Il y a des écolos, des extrêmes droite, des gauches… Bref, presque tous ceux qui ont participé au naufrage du pays ces 30 dernières années, et qui peuvent, leurs actions/forfaits passés, se refaire la pilule à des 12 à 15 mille euros par mois et une retraite à 63 ans… Comparés aux esclaves qui triment pour eux et leurs 67 ans.

    Voilà pour qui ont vous demande de voter en juin prochain : Élections européennes : vers un nouveau fiasco électoral ? En juin prochain, les Français devront élire leurs représentants au sein du Parlement européen. Tout porte à croire que l’élection sera de nouveau le théâtre d’une abstention massive. Peu surprenant : un énième match est d’ores et déjà annoncé entre le RN et Renaissance, les programmes sont brumeux, les slogans ressassés, les attaques parfois basses…[ii] Et surtout le sentiment antieuropéen monte, monte. Les populations sur tout le continent se rendent bien compte que ce pouvoir supranational ne correspond absolument plus à la réalité de ce que les gens attendent, vivent. S’il y avait un referendum, l’Europe suite au vote disparaitrait en tant qu’entité politique et économique. Cette Europe, vassalisée aux U.S, se dirige droit vers une guerre continentale. Les décisions envers l’Ukraine sont iniques et assèchent les finances, la clique aux manettes ne prend même plus la peine de consulter, ce sont des milliards (50 Ukraine) par-ci et d’autres milliards (75 covid) par là. Des accords commerciaux sans aucune consultation encore avec des pays ne respectant aucune loi sur l’écologie, le travail des enfants, l’exploitation des ouvriers. Donc, demander de voter pour un corps législatif, qui, au mieux, fait de la figuration, coute un pognon de dingue, et pousse des lois qui ne font qu’abaisser le niveau de vie de tout le continent, c’est prendre l’électeur pour ce qu’il est :  un pigeon, et croyez-moi, cui là ne roucoule pas.

    Alors, puisque qu’on parle d'élections : pour un référendum sur l’Europe, un grand OUI, tous dans l’isoloir ! Sinon…

     George ZETER/mars 2024


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  • L’Union Européenne contre le reste du monde.

    De la même façon que s’asseoir sur un tabouret suppose d’avoir peut-être besoin, un jour, de se relever, le fait d’être en France suppose d’avoir peut-être besoin, un jour, d’envoyer des troupes armées en Ukraine afin de combattre la Russie. Mais si, c’est évident voyons.

    Pour les autres Européens, cette évidence est encore assez peu claire. Néanmoins peut-on lire différents discours de soutien plus ou moins tièdes à l’Ukraine en pleine guerre avec la Russie : les Allemands par exemple promettent des armes (mais pas n’importe lesquelles, l’opération Taurus À Gogo ayant été un peu éventée).

    Les autres chancelleries sont plus discrètes (ou font fuiter moins d’information, au choix), ce qui rend plus étonnante encore la visite américaine de Viktor Orban, l’actuel premier ministre hongrois, à Donald Trump en Floride.

    Sans surprise, cette rencontre a assez rapidement soulevé de nombreuses critiques de la part des médias et d’un certain nombre de dirigeants occidentaux, à commencer par Joe Biden, l’actuel jeton de présence à la présidence américaine, qui voit dans Orban un dictateur en puissance et ce d’autant plus que le dirigeant hongrois a jusqu’à présent refusé toute aide à l’Ukraine et régulièrement appelé à un cessez-le-feu avec la Russie (quel salaud !).

    Toutefois, cette information – bien qu’en soi peu surprenante – est révélatrice d’un problème plus profond pour l’Union Européenne : en effet, les derniers sondages et la dynamique électorale américaine actuelle ne laissent à l’instant présent qu’assez peu de doutes quant aux possibilités que Donald Trump redevienne président des États-Unis à la fin de cette année.

    Or, de façon assez gênante diplomatiquement parlant, celui qui est activement en train d’entretenir Trump sur l’état géopolitique du Vieux Continent n’est nul autre que la personne officiellement la plus détestée dans la nomenklatura bruxelloise et chez une partie des dirigeants européens eux-mêmes.

    Certes, il n’est pas nouveau que les relations entre le milliardaire américain et le premier ministre hongrois ont toujours été bonnes : le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche avait vu d’excellentes relations entre les deux pays, et le fait que l’entente entre ces deux conservateurs continue des années après, pour éventuellement se projeter sur les quatre prochaines années ne devrait pas surprendre non plus.

    Néanmoins, nous ne sommes plus en 2016.

    Depuis, l’Union européenne s’est retrouvée confrontée à un Vladimir Poutine et une Russie qui la considèrent désormais comme son adversaire de plus en plus direct. Dans ce cadre, la situation particulière de la Hongrie joue comme une épine dans le pied des dirigeants européens, d’autant plus qu’en janvier, fuitait une note interne qui détaillait un plan démontrant la volonté de certains bureaucrates de saboter l’économie hongroise si l’État membre continuait de mettre son véto pour l’envoi d’aide à l’Ukraine.

    Depuis, la Hongrie a laissé tomber ses menaces de véto et le paquet législatif couvrant ces aides ukrainiennes a finalement été mis en place. La visite d’Orban chez Trump en Floride est peut-être une façon pour le gouvernement hongrois de montrer qu’il garde cependant toute son autonomie vis-à-vis de Bruxelles. En tout cas, nul doute que cette rencontre ne va pas améliorer l’appréciation de l’Union européenne par Donald Trump, et ce d’autant plus que cette même Union est désormais empêtrée dans une guerre en Ukraine que les États-Unis se montrent de plus en plus réticents à subventionner, à armer ou à supporter sans limite.

    Dès lors, avec une probable élection de Trump en novembre de cette année, il n’est pas impossible que les dirigeants européens se retrouvent en sandwich entre une Amérique qui leur sera assez peu favorable pour le dire charitablement, et une Europe de l’Est progressivement plus hostile. Le pompon est atteint lorsqu’on se rappelle que la présidence tournante de l’Union européenne échoit d’ailleurs à partir de juin de cette année à … la Hongrie.

    Dans ce cadre, il apparaît que l’espèce de guerre plus ou moins officielle de l’establishment européen contre ce qu’il appelle le populisme est en train de se retourner de plus en plus vivement contre lui. Les Agendas assez déconnectés des peuples et de leurs contraintes quotidiennes provoquent déjà d’importants mouvements de fond sociaux dont les révoltes agricoles ne sont que les parties les plus visibles.

    En pratique, l’incapacité grandissante de ces dirigeants à produire des politiques opérationnelles qui pourraient satisfaire d’autres groupes sociaux que les urbains des centre-villes, se ressent désormais tant au niveau national qu’international. Le modèle européen n’attire plus, comme le démontre par exemple la perte d’influence massive et rapide des pays européens en Afrique (pour le plus grand bonheur des Russes, des Chinois, des pays du Golfe et des Américains).

    La majeure partie de la défense armée européenne étant dans la plupart des pays assurée par les États-Unis, on comprend la panique de nos dirigeants européens : un retour de Trump au pouvoir signifierait une remise en question profonde du fonctionnement de l’OTAN, de la façon dont les Américains entendront participer à cette alliance avec de profonds remaniement dans les coûts et les opportunités qu’elle offre actuellement.

    Malheureusement, tout montre que l’Union européenne s’y prépare assez mal : si de nombreux discours parlent d’une défense européenne plus ou moins intégrée, il apparaît néanmoins de grandes différences de perceptions entre les États membres sur ce qu’elle doit être et de son financement. Pour le moment, elle ressemble plus a un vœu pieux qu’autre chose.

    Sur un continent ayant déjà un taux d’imposition très élevé, subissant une crise énergétique essentiellement liée à une forte dépendance des matières premières extra-européennes (d’abord vis-à-vis des Russes, puis maintenant des Américains), on doit s’interroger sur la capacité de l’Union à s’organiser et à parvenir à une autonomie stratégique à l’échelle continentale.

    À mesure que semble se dessiner un abandon du globalisme, est-ce même souhaitable ?

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  • Armées françaises : les limites de la stratégie de club

    Le résultat est connu : les États-Unis assurent aujourd’hui 60% de l’aide militaire à l’Ukraine, tandis que les pays membres de l’Union européenne n’atteignent que péniblement la barre des 25 %.

    Pour autant, le choc n’a pas été sans effet. L’Allemagne, géant endormi depuis sa réunification, a mis en place un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour le rééquipement de la Bundeswehr et se dirige vers une dépense militaire à hauteur de 2 % du produit intérieur brut (PIB). La Pologne a quant à elle annoncé qu’elle visait un plancher à 3 % dès 2023. Quant à la Finlande et la Suède, qui doivent rejoindre cette année l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), elles concèdent chacune une augmentation de 30% de leurs dépenses militaires en deux ans. La France ne fait pas exception, et la nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 présentée au Parlement ce printemps propose elle aussi une augmentation de plus de 100 milliards d’euros sur les sept prochaines années. Dans un contexte d’endettement à 110 % du PIB et de pression sur les dépenses publiques, cet effort n’est pas anodin et peut être salué.

    Cependant, contrairement à d’autres nations européennes, la France ne s’engage pas franchement dans un retour à un modèle d’armée orienté vers le type de guerre qui se déroule aujourd’hui en Ukraine. Tout en se réclamant d’un « pivot vers la haute intensité », le projet de loi pérennise essentiellement un format hérité de l’après-guerre froide visant à conserver des capacités sur tout le spectre, au prix d’un échantillonnage des moyens conventionnels qui n’est soutenable qu’en temps de paix.

    À la lecture du rapport annexé au projet de loi, il est frappant de noter le quasi-maintien à l’identique du format d’armée annoncé il y a cinq ans dans « l’ambition 2030 ». Ce constat tranche avec un discours politique faisant de l’Ukraine un « tournant historique », appelant à adopter une « économie de guerre » et annonçant une « transformation » majeure des armées françaises.

    Évoquons tout d’abord le niveau d’ambition opérationnelle. En 1994, le politique exigeait des armées françaises qu’elles puissent fournir, dans leur hypothèse maximale d’engagement, un corps d’armées à 50 000 soldats. Cette ambition était passée à 30 000 soldats (deux divisions) en 2008, puis à une division à 15 000 en 2013, avec une quarantaine d’avions de combat et un groupe aéronaval complet (porte-avions, frégates, sous-marins nucléaires d’attaque) pour ce qui est des autres composantes. Ce « contrat opérationnel » est sensiblement le même aujourd’hui, alors que l’environnement stratégique s’est dégradé et que l’ambition du New Force Model, adopté il y a un an par les pays de l’OTAN au sommet de Madrid, a été littéralement décuplé.

    Difficilement soutenable dans les années passées du fait d’un financement au strict minimum, ce modèle « médian » devrait toutefois être pérennisé par le projet de LPM qui lui redonnera une certaine épaisseur : entraînement, maintenance, munitions devraient ainsi être revus à la hausse. Ces efforts étaient nécessaires et permettront une réactivité rare en Europe ainsi qu’une cohérence et donc une crédibilité opérationnelle sur les pans couverts – soit essentiellement de la gestion de crise et des conflits locaux. Ils devraient toutefois consommer une large part de ce qui n’aura pas été absorbé par l’inflation (jusqu’à 30 milliards d’euros) et le renouvellement des grands programmes (passage au « tout Rafale », porte-avions de nouvelle génération, modernisation des deux composantes nucléaires, etc.).

    Au vu de l’augmentation du coût des matériels, la croissance du budget dans des proportions raisonnables ne permet au mieux qu’une préservation du format. Il n’y aura donc pas un blindé, pas un avion, pas une frégate en plus pour les armées. Ce format inchangé voit même le rythme de la modernisation être légèrement ralenti avec le glissement d’un certain nombre de cibles de 2030 à 2035. Cet étalement démontre la continuité avec une trajectoire historique de financement de la modernisation des forces par la réduction des formats, également connue par les économistes de la défense sous le nom de « Loi d’Augustine ».

    Cette logique est à l’opposé de celle « d’économie de guerre » qui exigerait de la part des industriels de produire plus, plus vite et moins cher. Cette gageure ne pourrait être atteinte, sans explosion des dépenses, qu’à la triple condition de réduire les performances des équipements, de renoncer à certains pans de souveraineté technologiques et d’augmenter significativement les commandes, trois pistes aujourd’hui exclues par les décideurs français.

    Une stratégie de club au risque de l'isolement

    La majorité des Européens privilégient aujourd’hui les développements capacitaires de forces calibrées sur le combat de haute intensité, tels qu’envisagés par l’OTAN, et donc le retour à une certaine masse dans les équipements classiques. La France privilégie quant à elle une logique de « capacités différenciantes », à très haute valeur ajoutée, et ce même si nos moyens financiers ne nous permettent d’en disposer qu’en petit nombre – réduisant d’autant leur perspective d’engagement opérationnel dans un contexte de haute intensité.

    C’est finalement une stratégie de « club » qui prévaut, avec comme objectif d’intégrer un maximum de communautés capacitaires très sélectives : club des puissances nucléaires bien sûr, club des marines opérant un porte-avions, club des puissances cyber, spatiales, des forces spéciales, etc. Cette approche résonne fort avec un certain héritage gaullien tendant à faire résider l’indépendance, ou à tout le moins l’autonomie stratégique, dans la possession d’une capacité rare et devant déboucher sur une forme de directoire dans un champ donné. C’est le traumatisme de l’absence de Yalta que la France avait voulu effacer avec le statut de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, celui de Suez avec l’accès à l’arme atomique, et depuis lors la raison d’un grand nombre d’investissements dans des capacités de prestige, rares et chères.

    Pour la France, puissance moyenne aux ressources limitées, cette quête d’une qualité absolue repose sur l’espoir d’un effet nivelant de ces capacités – « le pouvoir égalisateur de l’atome » vanté à l’époque par les stratèges gaulliens de la dissuasion –, qui tendrait ainsi à lisser l’approche quantitative. Un tel nivellement se fonde largement sur l’hypothèse du succès de la dissuasion et prévaut dans le cadre d’un « non-emploi » : il ne s’agit pas tant avec ces moyens de faire la guerre – surtout pas la guerre majeure qui consomme les quantités autant que les qualités, comme on le voit en Ukraine – que de peser sur l’ordre international.

    De plus, chacun de ces clubs représente un domaine perçu comme suffisamment important pour que l’on refuse d'y consentir des dépendances – industrielles ou opérationnelles –, ou en tout cas que l’on cherche à les circonscrire au maximum. Cela se traduit par des savoir-faire uniques, mais peu exportables et qui se payent bien sûr sur le plan financier.

    Cette logique de club a aussi un prix politique : celui d’une exceptionnalité française qu’il faut prendre garde à ne pas laisser virer à l’isolement. Alors que la France poursuit sa quête d’autonomie stratégique – nationale si possible, européenne seulement quand les ressources ne permettent pas d’autre voie –, notamment vis-à-vis des États-Unis, l’écrasante majorité des Européens font quant à eux le pari de la complémentarité transatlantique. En Allemagne, comme en Italie ou en Pologne, on se refuse à dupliquer les capacités « habilitantes » (dissuasion, renseignement, systèmes de commandement et communication, logistique de théâtre) que les Américains fourniraient en cas de conflit majeur.

    Prenant acte du « pivot » américain vers l’Asie, annoncé dès 2011 et faisant l’objet d’un consensus bipartisan aux États-Unis, la France appelle pour sa part les Européens à partager son ambition d’autonomie stratégique au cas où, un jour, l’Amérique – engagée par exemple dans un conflit majeur à l’autre bout du Pacifique – ne voudrait ou ne pourrait offrir toute son aide de ce côté-ci de l’Atlantique. Les Européens, tout en craignant ce moment, préfèrent structurer leur politique de défense sur les interdépendances transatlantiques de manière à prévenir une telle situation plutôt qu’à y faire face.

    Les options pour la France ne sont pas simples et la tâche de l’exécutif est lourde de conséquences. Deux voies se dégagent néanmoins : soit la poursuite d’une stratégie de club qui, malgré des ressources supplémentaires, ne pourra que retarder le décrochage conventionnel, ou bien l’acceptation d’une part grandissante de dépendances – y compris transatlantiques – dans ces domaines avec un réinvestissement des capacités classiques qui remettrait la France sur la voie européenne.

    Comme tout choix stratégique, le maintien de notre modèle d’armée est un pari sur l’avenir. Il pourrait s’avérer payant si prévaut une certaine stabilité stratégique : si la dissuasion parvient non seulement à garantir nos intérêts vitaux mais aussi ceux de notre environnement immédiat et que persiste une logique de temps de paix. Même dans ce cas cependant, il n’empêchera pas le risque d’une divergence des trajectoires avec les Européens.

    En cas d’évolution vers une configuration plus conflictuelle en revanche – contournement de la dissuasion par la Russie sur le « flanc Est » de l’Europe, sollicitations françaises dans des conflits régionaux majeurs de haute intensité impliquant directement ou par procuration une grande puissance –, alors le modèle se trouvera confronté à ses limites échantillonnaires et sans doute à un retard difficilement rattrapable.

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  • Le chef désarmé !

    18% des sondé voteront pour lui aux Européennes. «Qu’environ 9% des Français préservent leur soutien au parti présidentiel malgré l’épouvantable faillite d’une politique qui sombre jour après jour dans un abîme de ridicule ne doit pas surprendre: il se trouve toujours une minorité, notamment chez les plus âgés et d’un faible niveau intellectuel pour céder à la logique légitimiste de l’allégeance au chef quel qu’il soit (Maxime Tandonnet).Léon Bloy: «Et ce cortège est contemplé par un peuple immense, mais si prodigieusement imbécile qu’on peut lui casser les dents à coups de maillet et l’émasculer avec des tenailles de forgeur de fer, avant qu’il s’aperçoive seulement qu’il a des maîtres, — les épouvantables maîtres qu’il tolère et qu’il s’est choisis….Toutes les formes imaginables de l’imprécation ou du sarcasme furent appliquées inutilement à cet Achille du mensonge qu’on supposait invulnérable, et qui avait fini par décourager le Mépris.» 


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  • L’épouvantable faillite d’une politique qui sombre jour après jour


    18% des çondés voteront pour lui aux Européennes. «Qu’environ 9% des Français préservent leur soutien au parti présidentiel malgré l’épouvantable faillite d’une politique qui sombre jour après jour dans un abîme de ridicule ne doit pas surprendre: il se trouve toujours une minorité, notamment chez les plus âgés et d’un faible niveau intellectuel pour céder à la logique légitimiste de l’allégeance au chef quel qu’il soit (Maxime Tandonnet).»Léon Bloy: «Et ce cortège est contemplé par un peuple immense, mais si prodigieusement imbécile qu’on peut lui casser les dents à coups de maillet et l’émasculer avec des tenailles de forgeur de fer, avant qu’il s’aperçoive seulement qu’il a des maîtres, — les épouvantables maîtres qu’il tolère et qu’il s’est choisis….Toutes les formes imaginables de l’imprécation ou du sarcasme furent appliquées inutilement à cet Achille du mensonge qu’on supposait invulnérable, et qui avait fini par décourager le Mépris.»  France ruinée et Macronie à l’agonie sinon. Nicolas Bonnal
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