• Après les gilets jaunes, les derrières rouges : samedi, « Ça va saigner ! »



    Depuis des mois, tous nos samedis étaient en jaune. Le 15 juin, lui, sera en rouge.
    Désolée de vous imposer ça, mais je préfère vous prévenir avant que vous n’appeliez les pompiers en croyant que votre voisine de métro fait une hémorragie. 

    Il s’agit d’une manifestation en forme de happening, un truc bien trash à base de sauce tomate ou d’encre rouge épaissie au miel (on trouve les recettes sur Internet). 
    J’explique : à l’appel du collectif Ça va saigner, nous sommes tous invités à nous badigeonner le pantalon pour combattre le tabou des règles et réclamer la gratuité des protections hygiéniques.
    Le slogan de ce samedi sera « Que notre sang coule contre la précarité menstruelle », avec cette injonction : « Tachez vos jeans, vos stories Instagram ou les sièges de votre métro ! Avec du vrai ou du faux sang, on veut du rouge ! Montrons que les règles concernent tout le monde. » 
    Deux rassemblements qui ne manqueront pas de couleur sont organisés à Paris et à Lyon.
    « Le but, c’est que n’importe qui puisse partager une photo, une tache de sang, ou même un dessin pour montrer que nous sommes nombreuses et nombreux à combattre la précarité menstruelle », dit une certaine Selma Anton au Huffington Post
    Elle est étudiante et c’est le malheur de ses congénères qui l’a conduite à cette initiative : les jeunes filles d’aujourd’hui souffrent, paraît-il, de « précarité menstruelle ».
    « J’attends un déclic, qu’on comprenne que la précarité menstruelle, c’est un vrai problème », poursuit la jeune femme, qui dit s’inspirer de son aînée Irène Rose (20 ans), une étudiante féministe qui, en février dernier, « a déambulé dans Paris pendant ses règles pour exiger le remboursement des produits hygiéniques féminins »
    En témoignent des photos d’elle se baladant le pantalon taché de sang, postées sur son compte Instagram. Voilà, voilà…
    Je suis bassement pragmatique, je le confesse. 
    Je regarde, par exemple, cette Mlle Rose, militante de la culotte souillée, et je calcule : elle a les cheveux teints en rose, l’œil charbonneux, des pompes mode, sans doute quelques tatouages, un smartphone… pas l’air trop précaire. 
    Juste pas envie de craquer de la thune pour s’acheter des serviettes ou des tampons. 
    Alors, comme les copines, elle réclame à la société de les lui payer.
    C’est, en effet, l’une des revendications des ados féministes militantes : installer des distributeurs de protections hygiéniques bio et gratuites dans tous les collèges et lycées de France. 
    Et puis les facs, aussi, tant qu’on y est. 
    À cela, un argument saignant : selon un sondage IFOP de mars dernier, « 1,7 million de Françaises manquent de protections hygiéniques »
    Pas les moyens de se les offrir, nous assure-t-on. 
    Et de citer une étude britannique qui, en 2015, a établi que « dans une vie, le coût des menstruations s’élevait à 18.450 livres, soit un peu plus de 21.000 euros ».
    Je vais faire une réflexion bête, hein, vous ne m’en voudrez pas, mais le coût du rasage, sur une vie d’homme, ça se monte à combien ? 
    Quand on additionne savon à barbe, bombe à raser, rasoirs, lotion apaisante, pansements pour les adeptes de la guillotine… tout ça quotidiennement ? 
    On me dira qu’ils peuvent toujours se la laisser pousser, la barbe, mais sauf à accepter de marcher dessus, il faut quand même bien la tailler !

    Cette campagne, on l’a compris, s’inscrit dans la dérive victimaire qui décompose nos sociétés tous les jours un peu plus. 
    Plus question d’assumer la vie, ses réalités et ses vicissitudes, on réclame en tout et pour tout la prise en charge de l’État. 
    S’y ajoute un exhibitionnisme insupportable déjà porté à son paroxysme chez nos voisins anglo-saxons. 
    Se tenait ainsi, à Montréal, le week-end dernier, une manifestation festive et militante du meilleur goût : Festivulve.

    On s’étonnera, après cela, que les « barbus » nous prennent pour des dégénérés. 

    Marie Delarue

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  • Les tourments de l’École 42 de Xavier Niel, omerta des média 

      

    Xavier Niel est un entrepreneur à succès. Créateur de Free qui a bouleversé le monde des opérateurs téléphoniques en France et en Italie, business angel qui investit dans les jeunes pousses. Investisseur dans la presse, Le Monde, L’Obs, Le Nouveau magazine littéraire, Les Jours, Médiapart, Bakchich, Atlantico, Causeur etc. Et créateur de l’École 42 qui se voulait innovante en formant gratuitement aux techniques digitales et à l’informatique 800 jeunes de 18 à 30 ans par an. Un condensé de carambouilles et d’escroqueries en tous genres. Au milieu du quasi silence des médias.

    Vidéo-surveillance en tous genres

    Gratuité absolue, ambiance anti-autoritaire, relations dites décomplexées entre étudiants et direction, pédagogie sous forme de projets, l’école créée en 2013 attire de nombreux étudiants. 
    Sans doute pour marquer un progrès technologique, le premier directeur fait installer 60 caméras de vidéo-surveillance enregistrant en permanence les étudiants et le personnel. 
    Un système auquel chacun a accès, contre toutes les recommandations pour protéger la vie privée, notamment de la CNIL.
    Encore plus embarrassant, fin 2014 le directeur se fait filmer administrant une fessée à une jeune femme consentante puis se livrant à des ébats intimes avec elle. 
    Alors qu’il sait pertinemment que la vidéo est visible aussi bien par les étudiants que par les salariés. Une forme d’incitation indirecte à une décontraction sexuelle dont vont largement user les élèves, créant une atmosphère irrespirable pour nombre d’étudiantes.

    Faux diplôme et carambouilles

    Toujours plus fort, L’Usine nouvelle et Médiapart révèlent que le directeur rémunéré plus de 400.000€ par an n’est pas titulaire d’un diplôme dont il se réclamait : Nicolas Sadirac n’aurait jamais été diplômé de l’université de Los Angeles ni de celle de Stanford.

    Et ce n’est pas tout, les co-fondateurs (mais pas Xavier Niel qui met de sa poche près de 10M€ par an pour financer l’école à Paris et sa sœur aux États-Unis, des montants en partie défiscalisés) profitent d’une ambiguïté statutaire pour faire des affaires entre eux. 
    Il existe une École 42, association sans but lucratif et une société 42 Labs qui facture ses services aux grandes entreprises. 
    Et d’étranges surfacturations apparaissent lors d’achats de matériel pour l’une ou l’autre école : chaises achetées 60 € et revendues à l’école quatre fois le prix, commissions sur les achats de matériel informatique, sommes circulant en liquide, collaborateur proche du président et anciennement condamné pour trafic ce cigarettes sur internet, une liste à la Prévert.
    Xavier Niel alerté fait réaliser un audit, obtient la « démission » du directeur remplacé à l’automne 2018. 

    Une affaire dont seuls Médiapart et L’Usine nouvelle ont parlé. 
    Les investissements de Xavier Niel dans les médias semblent être efficaces. 
    Nous citons notre article du 14 février 2019 et une phrase de l’intéressé, rapportée par L’Express et le Canard enchaîné : « J’investis dans des journaux pour que les journalistes me foutent la paix ». 
    Une stratégie qui semble efficace. 

    Sauf pour Médiapart dont Niel ne possède indirectement (via un pool d’investisseurs privés) que moins de 3% des actions, un montant sans doute insuffisant. 

    ojim

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  •  PRESSE : Le militant d’extrême-droite Yvan Benedetti « satisfait » de sa condamnation

    L’ex-conseiller municipal d’extrême droite de Vénissieux écope de huit mois de prison avec sursis, en appel, pour avoir reconstitué un mouvement dissous, l’Œuvre française. Il ne se pourvoira pas en cassation.


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  • L’État, cet ennemi du peuple


    Alexandros Michailidis / Shutterstock
    Robin de La Roche 

                  
    Une étude de l’Institut Coppet rappelle qu’à la fin de l’Ancien Régime, au XVIIIe siècle, les Français travaillaient 18 jours par an pour financer les dépenses de l’État, alors qu’aujourd’hui, vous turbinez du 1er janvier au 26 juillet pour l’État (!) pour que, in fine, il fasse ce-que-vous-savez de votre argent…
    L’avènement de la démocratie a donc permis de multiplier par onze la pression fiscale sur ceux qui passèrent du statut de sujets à celui de citoyens. 

    C’est fou ce qu’un changement de dénomination permet de faire avaler comme couleuvres…
    L’historien Nicolas Delalande (auteur de l’excellent ouvrage Les Batailles de l’impôt) rappelait récemment qu’autour de 1900, le taux d’imposition représentait environ 10 % de la richesse nationale… et qu’aujourd’hui, « le niveau des prélèvements se maintient entre 42 % et 46 % du PIB ».
    En 2013, l’inénarrable Bernard-Henri Lévy s’était fendu d’un édito appelant à « prier pour l’impôt ».
    Lisez plutôt : « Prions pour l’impôt, […] sans lui, plus moyen ni de protéger les plus faibles, ni de secourir les plus démunis, ni, surtout, de confier à la lettre d’une loi le principe de cette responsabilité pour autrui. »
    Et c’est ainsi qu’on en revient encore et toujours au même principe de cet État qui veut se substituer à MA charité, alors que chacun sait que sans le tissu associatif et bénévole – en grande majorité d’origine catholique – il n’y aurait nulle solidarité, nul soutien des VÉRITABLES plus faibles, nulle entraide.
    Le consentement à l’impôt vient d’un pacte simple entre le peuple et son monarque. Nous payons pour trois « prestations » fondamentales, régaliennes :
    – l’État protège l’intégrité du territoire (frontières, invasions) ;
    – l’État bat monnaie (garantissant l’indépendance de la nation) ;
    – l’État rend la justice (sans influence des puissances d’argent, privilégiant le petit et le faible, tel que théorisé – et appliqué – par Saint Louis).

    Or, aujourd’hui, alors que nous payons plus d’impôt que jamais dans l’histoire de notre peuple, l’État a ouvert les frontières, l’État ne bat plus monnaie, et l’État rend une justice politique servant des lobbies et/ou des idéologies contre le peuple.
    Nous sommes dans une situation simple, qu’il faut décrire par des mots simples, parce qu’elle a des précédents dans l’histoire du monde et qu’il serait criminel de se contenter d’une danse du ventre syntaxique pour cacher la vérité : en France, l’État est parfois l’ennemi du peuple.

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