• Les exportations chinoises vers la Russie explosent

    Les exportations de la Chine ont connu un tassement en janvier-février 2022, progressant de 16,3% seulement sur un an, mais elles ont bondi de 41,5% vers la Russie. Ce chiffre traduit les fortes relations entre la Chine et la Russie.

    Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que « l’amitié entre les deux peuples est solide comme un roc et les perspectives de coopération future sont immenses ». Souhaitant conserver son partenariat avec Moscou, Pékin s’est abstenue de condamner l’intervention russe en Ukraine, se refusant même à parler « d’invasion ».

    La Chine est prête à participer « le moment venu » à une médiation internationale pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Cependant, la Chine n’est toutefois pas prête à tout pour aider son voisin, car elle tient à préserver ses intérêts économiques et de ne pas s’attirer les foudres de l’Occident.

    Le ministre Wang Yi a assuré que la relation avec la Russie est « solide comme un roc », précisant que « les perspectives de coopération future sont immenses » entre les deux pays. Cependant, la position de la Chine vis-à-vis de la Russie, et souvent pointée du doigt par certains pays occidentaux, reste inchangée pour des raisons historiques, économiques et commerciales. 

    PROGRESSION DES ECHANGES COMMERCIAU SINO-RUSSES 

    D’ailleurs, ces liens se sont traduits par une hausse des exportations chinoises vers la Russie depuis le début de l’année 2022. Car si la Chine a connu un tassement de ses exportations en janvier-février 2022, elles grimpent fortement vers la Russie selon des chiffres publiés par les Douanes chinoises.

    Vladimir Poutine et Xi Jinping

    Sur les deux premiers mois de 2022, les ventes de la Chine vers son voisin russe ont bondi de 41,5% sur un an, sans que le détail des produits concernés ait été précisé. La Chine est le premier partenaire commercial de Moscou depuis 12 ans, selon le ministère chinois du Commerce.

    La relation bilatérale est pourtant asymétrique, car la Russie n’est que le 18e partenaire commercial de Pékin, d’après Jie Yu, spécialiste de la Chine à la Chatham House, un institut basé à Londres qui suit les relations internationales.

    Cependant, la Russie est l’un des rares pays à dégager un excédent commercial avec la Chine. En 2021, la Chine a réalisé chez son voisin pour 79,3 milliards de dollars d’achats, soit 3% des importations chinoises, selon la banque ANZ. Ses ventes en Russie représentaient 67,6 milliards de dollars, soit 2% seulement du total des exportations chinoises.

    Les hydrocarbures et des matières premières comme le bois et les métaux représentent l’essentiel des achats chinois. La Russie fournit à la Chine 16% de son pétrole, avec en moyenne 1,59 million de barils livrés chaque jour l’an dernier, selon ANZ.

    Le gaz naturel russe représente 5% de la consommation chinoise, mais la Chine augmente progressivement ses volumes. En javier 2022, Pékin et Moscou ont scellé un nouvel accord pour la fourniture de 10 milliards de m3 de gaz naturel à la Chine en provenance de l’Extrême-Orient russe. Les deux pays ont aussi plusieurs projets de gazoducs, dont le premier est entré en service en 2019.

    De plus, la Russie est un « gros investisseur sur le marché obligataire chinois », selon ANZ, avec l’équivalent en yuans de quelque 140 milliards de dollars d’avoirs. A l’heure actuelle, 17% des échanges entre la Chine et la Russie sont réglés en yuans, a affirmé l’analyste Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics à l’agence de presse, Reuters.

    Cependant, avec les sanctions occidentales contre Moscou, « cela pourrait rapidement changer afin de maintenir la circulation des marchandises », a estimé ce dernier.

    LA CHINE, PREMIER PARTENAIRE COMMERCIAL DE KIEV 

    La Chine est également le premier partenaire commercial de l’Ukraine, mais ce pays ne représente que 0,3% des échanges de Pékin. L’Ukraine alimente la Chine en matières premières, notamment du minerai de fer.

     

    Située sur le trajet des Nouvelles routes de la soie, l’ambitieux projet d’infrastructures lancé par Pékin sous l’impulsion de Xi Jinping, l’Ukraine participe à cette initiative depuis 2017.

    Mais la position de la Chine face à la Russie pourrait pousser Kiev à être «moins encline à faire des affaires avec la Chine et à soutenir ses projets», a avertit le cabinet SinoInsider. Le projet des routes de la soie, qui traverse la Russie, pourrait être «fortement pénalisé» par les sanctions occidentales contre Moscou.

    L’Ukraine exporte principalement vers la Chine de l’orge, de l’huile de tournesol et surtout du maïs. L’an dernier, 29% des importations chinoises de cette céréale provenaient d’Ukraine, selon les Douanes chinoises.

    Fortement dépendante de l’Ukraine pour l’approvisionnement alimentaire, la Chine cherche aujourd’hui à diversifier ses sources d’approvisionnement, selon l’agence Bloomberg. D’ailleurs, le jour de l’invasion de l’Ukraine, la Chine a annoncé la levée de restrictions sur ses importations de blé russe. L’accord, connu depuis début février 2022, permet désormais des importations depuis toutes les régions russes, contre sept seulement précédemment.

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  • L’Occident a choisi l’émotion sur la raison et va le payer très cher.

    Et comme un seul homme bien organisé, bien dressé et bien propre sur lui, l’Occident s’est levé contre l’indigne invasion de l’Ukraine par la Russie et, dans un beau mouvement d’ensemble, a fait pleuvoir sur la Russie une quantité rarement vue de sanctions de plus en plus sévères.

    Comme l’ouverture directe d’un front armé contre la Russie n’était pas réellement envisageable (cela aurait vraisemblablement ruiné plusieurs saisons touristiques dans tout l’hémisphère Nord), l’Union européenne et les Américains ont donc choisi la voie des bannissements et des interdictions : restrictions voire interdiction d’utilisation du système de messagerie interbancaire SWIFT, arrêt des exportations vers le pays agresseur, gel des devises dans les banques centrales, les premières salves ont été particulièrement raides.

    Les secondes salves ont été menées notamment par les « Géants de la Tech » et ont permis de courageusement interdire toute « désinformation » provenant de la Russie ou de ses abominables affidés : la seule bonne propagande est la propagande sanctionnée officiellement et il serait inconvenant de laisser les internautes, mammifères mous et généralement idiots, se faire leur propre opinion dans le déluge de données douteuses en provenance de tous les côtés. On appréciera au passage le relâchement des mystérieuses mais néanmoins très contraignantes « règles de la communauté » chez Facebook et Instagram qui autorisent maintenant les appels à la violence contre les Russes (dont on sait que tous approuvent forcément ce que fait leur gouvernement, c’est absolument évident).

    Les salves suivantes se sont produites exactement comme on pouvait s’y attendre, avec une véritable bousculade de la part des entreprises occidentales de tous types pour montrer à la fois leur totale conformité avec l’air du moment et leur absolu besoin de signalement vertuel : tout est bon pour faire comprendre au public européen et américain que les exactions de Poutine seront châtiées par un refus catégorique de commercer avec les Russes, groupe subitement pris comme homogène dans une collectivisation instantanée pas du tout malsaine.

    Avec cette crise, l’Occident a clairement abandonné toute prétention à l’universalité de ses valeurs tant le « Deux Poids Deux Mesures » apparaît évident pour tous ceux qui regardent plus loin que les deux dernière semaines d’Histoire ; or, comme la Nature a horreur du vide, cet abandon a vite été remplacé par une autre doctrine étrange et dont le degré de dégoulinance n’apparaît que progressivement : la nouvelle société occidentale semble décidée à s’organiser autour d’un wokisme décomplexé dans lequel il s’agit avant tout de gérer les foules au travers des émotions, des ressentis, des sentiments en abandonnant toute velléité de planification intelligente, raisonnée et à terme plus long qu’un ou deux mois.

    Il suffit de voir les mines embarrassées de certains éditorialistes, piposophes de salon et autres experts de plateau télé qui expliquaient avec véhémence il y a quelques poignées de jours l’absolue nécessité de sanctions toutes plus dures les unes que les autres, et qui commencent maintenant à se rendre compte que ces sanctions vont se retourner très violemment contre tout le monde, eux compris.

    Persuadés que la balance commerciale, favorable aux Européens en ce que les Russes importaient plus que nous n’importions de Russie, permettrait de faire entendre raison au Chef du Kremlin, nos aimables nigauds n’ont compris qu’un peu tard que lorsque nous leurs exportons des biens manufacturés complexes à grosse marge et haute valeur ajoutée, les Russes nous exportent, eux, des matières premières à faible marge, ce qui se traduit, lorsque les tensions s’accroissent et que les robinets et les frontières se ferment, par une explosion des marges sur ces matières premières, et un effondrement des importations vers la Russie, ou, dit autrement, à un enrichissement des Russes et un appauvrissement drastique des Occidentaux.

    Pire : à repousser Poutine toujours plus loin, à couper la Russie de plus en plus violemment hors de la sphère d’influence occidentale, ces émotifs excités n’ont fait que parachever une tendance qu’ils avaient déjà entamée avec hardiesse les années précédentes, à savoir la création d’un bloc de puissances indépendant de l’Ouest.

    Avec une gourmandise qui s’approche de plus en plus d’un suicide inconscient, l’Occident vient de tenter à l’échelle planétaire l’application d’une « Cancel culture » à ceux qui lui fournissent les vivres. La fine diplomatie des Macron, Von Der Leyen, Biden et autres cadors occidentaux va parvenir à auto-canceller l’Occident. Remarquablement bien joué.

    D’autre part, de façon logique et quoi qu’on puisse penser de Poutine et des Russes, la situation actuelle va déclencher un certain nombre d’autres soucis dont on voit mal se sortir la fine équipe actuellement aux manettes (pour rappel, c’est la même équipe de clowns qui nous a géré la pandémie : si vous misez sur le pire, c’est un pari gagné).

    Ainsi, les Russes vont devoir fonctionner sans l’Ouest, ce qu’ils avaient déjà commencé à faire pour partie. Ce ne sera pas facile, mais les réserves (de matière première et financières notamment) actuelles rendent cependant l’opération possible. A contrario, l’absence totale de réserves et d’organisation de l’Europe et des États-Unis pour se passer de la Russie va rendre la situation franchement pénible pour les Occidentaux.

     

    Ainsi, nos frétillants politiciens vont prétendre pendant quelques temps que les sanctions fonctionnent très bien. Pendant ce temps, les agriculteurs qui produisent notre nourriture vont se retrouver à devoir faire face à des coûts de production explosifs dont personne ne se soucie parce que ce sont des paysans, qu’ils n’ont pas de petite coche bleue sur Twitter et qu’ils ont autre chose à faire qu’expliquer leurs soucis sur Facebook ou TikTok.

    Ainsi, les prix des engrais puis des céréales (toutes), des fruits, des légumes, des viandes vont grimper joliment. Au bout d’un moment (cet été, à la rentrée ?), les cols blancs qui grignotent des galettes de soja en buvant des spritz sur des rooftops après des meetings en conf-call vont commencer à remarquer que les prix ont sacrément gonflé, sans parler de ces rayons vides qui refusent de se remplir. À ce moment, certains politiciens commenceront à s’inquiéter mais il sera bien trop tard… Ceux qui n’ont pas de petite coche bleue sur Twitter auront, eux, fait des stocks depuis un moment.

    Enfin, signalons que Poutine pourrait avoir l’idée de vendre son pétrole à un prix discount (mettons 50% ou 60% du prix de marché) en imposant un paiement en or, ce qui pourrait fort bien convenir à une bonne partie de la planète, non inféodée à l’OTAN ou aux intérêts de l’Union européenne ou des Américains. On laissera au lecteur l’exercice de dresser les conséquences de ce retour à l’étalon-or implicite pour la Russie (qui dispose de réserves d’or importantes) et pour la Chine (elle aussi prête à une telle éventualité). L’effondrement du dollar, façon Weimar, n’est pas à écarter.

    En choisissant les sentiments, l’émotion et l’affichage vertuel sur la raison et la réflexion de long terme, l’Occident a fait une grosse erreur, un peu dans le style « Get Woke, Go Broke » (tentez le wokisme et devenez ruiné).

    À force d’essayer d’être woke, l’Occident va être broke.

     

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  • Plutôt que d'essayer d'entraîner l'Occident dans une guerre nucléaire, Zelensky doit demander l'armistice

    Si les réclamations de Zelensky étaient satisfaites par ceux auprès de qui il les réclame (intervention militaire de l'Alliance atlantique, instauration d'une zone d’exclusion aérienne, etc), nous entrerions dans une guerre mondiale qui, compte tenu des belligérants en présence, serait la dernière guerre de l'humanité et notre tombeau à tous.

    Autrement dit cet homme réclame et appelle de ses vœux une configuration militaire qui nous serait fatale. Or finir sous un tapis de bombes nucléaires n'est pas exactement ce qui serait le plus profitable à nos pays.

    Maintenant, les choses sont claires : il n'y aura pas d'affrontements militaires entre l'OTAN et la Russie, point. Cela a été dit et répété. L'Ukraine doit se battre seule contre un ennemi qui, militairement, gagnera quoi qu'il en soit, malgré l'apparente résistance localisée de certaines unités ukrainiennes bien braves.

    Compte tenu de la configuration, Zelensky, qui a cherché de l'aide, qui a bataillé, qui a fait tout ce qui était en son pouvoir, doit maintenant se rendre à l'évidence et réclamer un armistice pur et simple pour limiter les souffrances des populations ukrainiennes et empêcher davantage de destructions matérielles. Il en va désormais de son devoir moral.

    Hélas, j'ai peur que cet homme apprécie le costume de héros que l'Occident lui taille à longueur de journée et que cela l'encourage à faire durer la situation. Demander l'armistice reviendrait pour lui à faire cesser le récit glorieux et valorisant dans lequel il tient, lui l'ancien acteur, le rôle principal. Il n'en a sans doute pas très envie.

    En ce qui me concerne, j'ai du mal à considérer comme un héros un type qui, se sachant vaincu, fait des réclamations dont la conséquence serait de nous faire tous tomber avec lui.

    Il faut arrêter cette zelenskolâtrie maintenant.

    Jonathan Sturel


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  • Prix du carburant: "on court à la catastrophe", s'alarment aides à domicile et infirmiers .

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    Des aides à domicile et auxiliaires de vie "en danger", "une flambée insoutenable" pour les infirmiers libéraux: l'envolée des prix à la pompe alarme les professionnels du soin qui cumulent les kilomètres pour se rendre chez leurs patients.

    "On court à la catastrophe. La profession a déjà un pied dans la tombe et on est en train d'y glisser complètement", témoigne auprès de l'AFP Louisa Hareb, aide à domicile à Saint-Etienne.

    "Ce mois-ci, la moitié de mon salaire est déjà engloutie par les hausses. On en arrive au point où ça va coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez soi", confie au téléphone entre deux interventions celle qui est entrée "par passion" dans le métier en 2013.

    La page Facebook du collectif "La force invisible des aides à domicile" (6.300 membres) permet de prendre la température d'une profession sous-payée, en mal de recrutement mais dont la pandémie a révélé le rôle essentiel auprès des personnes âgées. "Le secteur était déjà malade avant le Covid. Désormais, il est à l'agonie", assure la présidente du collectif, Anne Lauseig, aide à domicile à Bordeaux.

    Exerçant dans l'Aveyron, Sandrine a posté mardi la photo d'une pompe à essence où le prix du litre s'affiche à 2,060 euros. "Aide à domicile en danger", commente sur le réseau social Rafaèle, qui précise que l'indemnité pour "les intermissions", c'est-à-dire ce qu'elle perçoit pour se rendre avec son véhicule au domicile des personnes dont elle s'occupe, est de 0,35 euros par kilomètre.

    Sa collègue Cathy publie l'extrait de la convention collective, qui détaille "ce que les 35 centimes enrobent": la part du carburant y est de 0,13 euros. L'ADMR, réseau national d'employeurs associatifs, a décidé d'augmenter de 0,02 euro cette part, entre le 1er février et fin mai.

    - "Ma voiture c'est ma résidence secondaire" -

    "Il y a beaucoup de démissions, de burn-out", constate Anne Lauseig, qui égrène "les kilomètres qui s'accumulent, les emplois du temps qui bougent sans arrêt" et rapporte le cas d'une collègue "obligée de dormir dans sa voiture".

    "Ma voiture c'est ma résidence secondaire", ironise Patricia Dupont, auxiliaire de vie dans le Calvados. "Ce week-end, j'ai fait 330 km. Hier, 210 km, ce qui est une journée normale", raconte-t-elle. "Je suis au Smic et mon entreprise me reverse 22 centimes par km. Ça devient lourd sur le budget. On continue ce métier par amour de nos bénéficiaires mais une compensation plus significative, ce serait salvateur."

    Infirmière libérale, Ghislaine Sicre "fait 140 km par jour" dans une région "semi-rurale" près de Montpellier. "Imaginez les problématiques des collègues en zone rurale ou en montagne ! Pour certains patients, on travaille à perte."

    "On est à 2,50 euros brut d'indemnité forfaitaire de déplacement quand les kinés ont 4 euros, les médecins dix euros". Résultat: "des patients sont obligés de rester plus longtemps à l'hôpital car ils ne trouvent pas d'infirmiers qui veulent se déplacer", explique Mme Sicre, également présidente du syndicat Convergence infirmière, qui vient de lancer une pétition "pour des mesures de compensation". Elle totalisait près de 26.000 signatures mercredi matin.

    "Faudra-t-il ne plus se déplacer pour être entendu ?", demande la Fédération nationale des infirmiers tandis que le syndicat Sniil parle d'une "flambée insoutenable" pour une profession qui prend en charge "plus de quatre millions de patients à domicile, dont certains sont très isolés".

    Le gouvernement a détaillé mercredi un "plan de résilience" pour faire face aux conséquences économiques du conflit en Ukraine, incluant la remise de 15 centimes d'euros par litre de carburant à partir du 1er avril annoncée samedi par Jean Castex. Le Premier ministre a rappelé qu'elle concernerait les particuliers aussi bien que les professionnels qui utilisent beaucoup leur véhicule, citant notamment "les aides à domicile".

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  • Présidentielle : Larcher s'interroge sur la «légitimité» de Macron s'il est réélu sans campagne

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    Le président du Sénat a provoqué l'ire de l'exécutif en affirmant que la légitimité d'Emmanuel Macron se poserait en cas de réélection, alors que celui-ci ne fait pas campagne. Des propos jugés «irresponsables» par le ministre Julien Denormandie.

    «S’il n’y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera», a mis en garde le 15 mars le président du Sénat Gérard Larcher (LR) dans un entretien au Figaro. «Le président de la République veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d’idées. Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe !», a poursuivi Gérard Larcher, estimant qu'Emmanuel Macron «n’a sans doute pas envie de confronter son bilan aux réalités».

    Or, pour le président du Sénat, «notre pays fracturé, endetté et confronté à de multiples problèmes a besoin de ce débat».

    Attal assure que l'exécutif «fait tout pour qu'il y ait une campagne»

    Des propos jugés «irresponsables» par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie sur France Inter. «Gérard Larcher est la deuxième personnalité de l'Etat. [...] C'est un garant de notre démocratie et Gérard Larcher essaie de faire courir une petite musique qui serait un procès en illégitimité, dans le cas où le président de la République actuel, Emmanuel Macron, serait réélu, au motif que la campagne n’aurait pas été suffisamment faite», a-t-il développé.

    «On fait tout pour qu'il y ait une campagne», a également réagi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur France 2, rappelant qu'Emmanuel Macron doit présenter le 17 mars lors d'une conférence de presse «de trois heures» son projet pour un second quinquennat. «Dès lors qu'il le peut, [le chef de l'Etat] participe à cette campagne», a-t-il affirmé.

    Gérard Larcher a affirmé de son côté que «quel que soit le vainqueur du scrutin en avril, les conditions de cette élection construiront sa légitimité» : «Cette légitimité sera plus que nécessaire face aux défis économiques qui se présentent, aux risques majeurs d’inflation, aux tensions sur le pouvoir d’achat, aux questions non traitées en matière d’ordre, de sécurité et d'immigration.»

    Concernant la candidate LR Valérie Pécresse, Gérard Larcher a regretté qu'elle soit «la cible d’une forme de harcèlement, voire de "Pécresse bashing"».

    Interrogé enfin sur l'absence de prise de position de Nicolas Sarkozy dans cette présidentielle, il a estimé que l'ancien président était «naturellement libre de ses choix». «Je constate qu’il n’a pas choisi à quatre semaines de l’élection. Valérie Pécresse trace sa route», a-t-il ajouté.

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