• Après le confinement, la submersion migratoire ?

    Le rétablissement progressif des déplacements internationaux risque d’entraîner un afflux massif de clandestins. Cette prévision n’émane pas de dangereux conspirationnistes mais d’organisations internationales « respectables ». Face à ce péril, le gouvernement français semble désarmé. Pire, son inaction rend possible la submersion migratoire du pays.

    Dans la période de l’après-confinement qui s’ouvre, le rétablissement progressif des transports aériens, maritimes et terrestres en Europe devrait être accueilli comme une bonne nouvelle. Pour au moins une raison, cela n’est pas le cas. Le retour à la normale risque en effet d’entraîner un afflux de clandestins en France. De nombreuses conditions sont réunies pour le rendre possible.

    La situation migratoire vue par des institutions internationales

    Trois récentes communications viennent coup sur coup rappeler aux Français une dure réalité que le confinement aurait pu faire oublier : de très nombreux extra-Européens attendent leur heure pour venir clandestinement en Europe et en particulier en France.

    La première communication est un rapport du Bureau européen d’appui en matière d’asile publié le 5 mai(1). Si les rédacteurs du rapport constatent que le confinement a entraîné une forte baisse des demandes d’asile en Europe en mars 2020, ils rappellent néanmoins que l’émigration « liée à l’asile » vers l’Europe avait fortement augmenté durant les deux premiers mois de 2020 par rapport à l’année dernière : +14 %. L’institution financée par l’Union européenne estime très vraisemblable que la dégradation de la situation sanitaire dans les pays du tiers-monde en raison de la pandémie du coronavirus entraîne une forte augmentation du nombre de candidats extra-européens au départ pour l’Europe. La suspension de la lutte des pays de la coalition contre l’État islamique est également soulignée par les rapporteurs, ainsi que le risque d’une résurgence de cette mouvance et de ses funestes projets, dont l’Europe pourrait être le terrain d’opération.

    Le 14 mai, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime publiait un rapport sur les effets du Covid-19 sur l’immigration illégale(2). L’institution fait non seulement le constat que celle-ci a continué pendant le confinement instauré dans les pays européens. Elle estime également très prévisible que le chômage et la récession dans les pays du tiers-monde entraînent un regain de l’activité des passeurs et autres trafiquants d’êtres humains, comme cela s’était produit après la crise financière de 2008.

    Plus récemment, l’Agence européenne de police criminelle Europol soulignait dans un communiqué de presse du 15 mai plusieurs conséquences aux restrictions de circulation(3). L’une d’entre elles est une demande accrue de clandestins dans le secteur agricole, dont une partie de la main-d’œuvre est retournée au pays. Les représentants d’Europol soulignent également une adaptation et une agressivité accrue des passeurs et des trafiquants d’êtres humains, qui pourraient se déployer à l’occasion du rétablissement des transports internationaux.

    Il n’y a pas que les passeurs qui piaffent d’impatience. Ce sont des centaines de milliers, voire des millions, de migrants qui attendent leur heure pour venir en Europe de l’Ouest à partir notamment de la Libye(4), de la Turquie, du Maroc et des Balkans(5). Dans ce contexte, tout signe de laxisme est guetté avec attention. Des signes qui ne manquent pas ces derniers temps, en particulier venant de France.

    La France désarmée

    La presse s’en est fait l’écho, les arrestations de personnes en situation irrégulière en France semblent réduites à la portion congrue. De nombreux centres de rétention administrative destinés à retenir les clandestins avant leur expulsion ont pratiquement été vidés, « pour raison sanitaire »(6). Comme s’il fallait ajouter une autre incitation à venir clandestinement dans notre pays, le gouvernement pratique à tout-va les régularisations appelées pudiquement « admissions exceptionnelles au séjour ». De 2015 à 2018, ce ne sont pas moins de 149 680 clandestins qui ont été régularisés(7). L’appel d’air suscité par cette mesure est considérable. Même en situation normale, le gouvernement français est un des pires pays européens en matière de retours forcés : seuls 15 % des obligations de quitter le territoire ont effectivement été exécutées en 2018(8).

    L’Union européenne n’est pas en reste

    Pendant ce temps, des membres des institutions européennes multiplient les déclarations et parfois les mesures qui aboutissent à affaiblir la maîtrise des flux migratoires par les pays européens.

    Le 16 avril, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a demandé que les migrants recueillis en mer, notamment par les bateaux des O.N.G., ne soient plus ramenés en Libye, ce qui était pourtant déjà rare, et que la coopération avec les garde-côtes libyens soit rompue(9).

    Le 30 avril, de nombreux députés européens plaidaient pour faciliter la migration et l’asile par des voies légales et sûres, appelées « couloirs humanitaires ». En pleine paralysie d’une partie de l’économie européenne, les députés de gauche justifiaient cette position pour « combler les besoins du marché du travail » !(10).

    La présidente de la Commissaire européenne, Ursula von der Leyen, n’est pas en reste. Elle vient de rappeler aux pays européens de l’U.E. le principe du non-refoulement des migrants et la nécessité de continuer les opérations de « relocalisation »(11).

    Pour parachever le tout, c’est l’opération Sophia, initialement chargée par l’Union européenne de lutter contre les passeurs convoyant des migrants de Libye en Italie, qui a été récemment réorientée vers le contrôle de l’embargo sur l’importation d’armes en Libye(12).

    En renonçant au peu d’outils qu’il avait dans la lutte contre l’immigration clandestine, le gouvernement français apparaît totalement désarmé au sortir du confinement. L’Union européenne ne fait qu’ajouter à ce désarmement qui est également moral. Les pays de l’est de l’Europe montrent qu’une autre voie est possible. C’est paradoxalement au pire moment, en pleine crise économique, que risquent d’arriver des cohortes de clandestins qui n’auront souvent comme seul viatique que les aides sociales versées par un État criblé de dettes. Dans ces circonstances, le virage « social » du président Macron ne peut qu’inquiéter.

    Paul Tormenen via Polemia

    (1) « EASO Special Report : Asylum Trends and COVID-19 ». EASO. 7 mai 2020.

    (2) « How COVID-19 restrictions and the economic consequences are likely to impact migrant smuggling and cross-border trafficking in persons to Europe and North America ». UNODC. 14 mai 2020.

    (3) « Migrant smugglers and human traffickers to become more ruthless and clandestine, says new Europol report ». Europol. 15 mai 2020.

    (4) Estimation de 650 000 migrants attendant en Libye dans « L’Algérie renonce au poste d’émissaire de l’ONU pour la Libye ». L’Économiste maghrébin. 27 avril 2020.

    (5) « Top Hungarian official says 100 000 migrants gathering on Balkan Peninsula ». Voice of Europe. 3 décembre 2019.

    (6) « En Europe, l’asile en suspens, les flux migratoires à l’arrêt ». Le Monde. 18 avril 2020. « Les centres de rétention face au Covid-19, une bombe à retardement ». La Vie. 31 mars 2020. « Centres de rétention : étrangers et policiers face au coronavirus ». Dalloz actualité. 19 mars 2020. Jugements de libération de clandestins des cours d’appel de Rouen, Bordeaux, Paris, Lyon. « L’État sommé de rétablir le guichet de l’asile, gelé depuis le début du confinement ». Le Figaro. 23 avril 2020.

    (7) « L’entrée, le séjour et le premier accueil des personnes étrangères ». Cour des comptes. 5 mai 2020

    (8) Cf. note (7).

    (9) « States should ensure rescue at sea and allow safe disembarkation during the COVID-19 crisis ». Conseil de l’Europe. 16 avril 2020.

    (10) « Les députés européens demandent l’arrêt de l’aide aux garde-côtes libyens ». Mer et marine. 29 avril 2020.

    (11) « Communication de la commission ». Commission européenne. 17 avril 2020.

    (12) « L’UE va remanier l’opération “Sophia” pour faire respecter l’embargo sur les armes en Libye ». Euractiv. 22 janvier 2020.

    Source : http://breizh-info.com


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  • Le lancement par Michel Onfray d'une revue intitulée « Front populaire » agite depuis quelques jours le Landerneau de l'intelligentsia droitiste.

    Objectif affiché par le philosophe : « Fédérer les souverainistes de droite, de gauche et, surtout, d’ailleurs – à savoir ceux qui ne se reconnaissent pas dans le jeu politique bipolarisé, donc manichéen. Nous voulons contribuer au débat d’idées qui n’existe plus depuis des années. Nous souhaitons faire de telle sorte que des notions comme peuple, populaire, nation, souverainisme, protectionnisme ne soient pas des insultes mais des prétextes à débattre ».

    Air connu... Vieille lune... Brocanterie intellectuelle au « décrochez-moi ça ». Chevènement s'y est essayé avec le succès que l'on sait tandis que mille cénacles souverainistes ou anti-Système ont tenté d'explorer les ultimes remises de ces rêveries poussiéreuses.

    La notion même de souverainisme, conçue et voulue dans les années 1990 comme alternative à celle de nationalisme, est un leurre et un égarement. Tenter de la faire revivre aujourd'hui relève d'une action de traverse et d'une volonté de détournement servie par la confusion qui obscurcit depuis deux décennies notre camp politique.

    Le fait que Michel Onfray bénéficie depuis longtemps au sein de la Nouvelle droite d'un préjugé favorable en raison de ses prises de positions populistes ne saurait suffire à  reconnaître en lui un compagnon de route. Sa proximité ancienne avec José Bové, son engagement lors de la Présidentielle de 2007 auprès d'Olivier Besancenot, son soutien jamais démenti aux organisations et mouvements d'ultra gauche, ses déclarations ambiguës sur l'islam, son dédain professoral des solutions de la vraie droite nationale et son rejet de nos mouvements, devraient inciter les rêveurs du désenclavement prospectif vécu comme prolégomène d'une libération politique menant à un vaste mouvement de sursaut populaire transcendant les clivages, à la prudence et à la retenue.

    Rien de bon ne peut sortir de la confusion. Les raisons qui poussent l'ultra gauche à refuser le régime au nom d'un peuple fantasmé dans sa dimension uniquement citoyenne sans jamais renier son internationalisme, ne sont en rien comparables aux nôtres dont le ciment est la foi en une Nation historique et hiérarchisée, charnelle et spirituelle.

    Les inconditionnels du débat perpétuel se réjouiront de cette initiative qui occupera leurs jours et leurs nuits pendant quelques mois. Et puis ? Rien ! Comme toujours, le soufflé retombera. Un temps précieux aura une fois de plus été perdu.

    Jean-François Touzé - Délégué général du Parti de la France


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  • Après avoir reçu 5 milliards de prêt garanti, Renault envisagerait de fermer 4 usines en France

     

    Le Canard Enchaîné a lâché une véritable bombe ce 19 mai. Dans le cadre d'un plan d'économie annoncé en février, Renault envisagerait de fermer 4 de ses usines françaises. Plus de 3600 emplois seraient ainsi menacés, et ce alors que l'on apprenait hier que l'entreprise va toucher 5 milliards d'euros de prêt garanti par l'Etat.

    Dans un article intitulé "Grande purge en vue chez Renault", le Canard Enchaîné a lâché hier une véritable bombe, reprise dans l’ensemble de la presse. Le constructeur automobile envisagerait, dans un plan d’économie prévu depuis février, de fermer quatre de ses usines en France. Les sites concernés sont ceux de Choisy-le-Roy, de Dieppe, des Fonderies de Bretagne et de Flins. Au total, ce sont plus de 3600 emplois qui seraient directement menacés. Ce vaste plan d’économie doit être précisé par la direction de Renault le 29 mai prochain.

    Plus scandaleux encore, ces velléités de fermeture coïncident avec le fait que l’Etat français, principal actionnaire de la marque au losange avec 15% du capital, prévoit de garantir à Renault un prêt bancaire à hauteur de 5 milliards d’euros ! Dans des propos confié à l’AFP, une source proche du dossier affirme qu’ « il y a des discussions » et que « rien n’est figé ». En d’autres termes, pour l’heure, l’octroie de cette garantie bancaire par l’Etat à Renault n’est en rien conditionné à la non-suppression de postes !

    En soi, cette annonce, si elle se concrétise, amorce un changement brutal dans la situation générale. Jusqu’ici, à l’exception de quelques cas isolés dans l’aéronautique, comme Daher et Derichebourg la récession économique ne s’est pas encore traduite par des licenciements massifs. Dans de nombreux cas, la politique de chômage partiel du gouvernement continue de servir de soupape.

    L’annonce de ces potentielles fermetures d’usines chez Renault, dans un secteur d’activité qui est l’un des piliers de l’impérialisme français, pourrait donc constituer un des premiers signes de la vague de licenciements qui couve, quelques jours après que Nissan ait annoncé la fermeture de ses usines catalanes. Une tendance qui semble se confirmer dans de nombreux secteurs de l’économie. Les aides publiques, et leur fin annoncée avec la reprise de l’activité, semblent ne plus suffire au grand patronat, et les annonces de plan de licenciements massifs, commencent à se profiler, comme nous l’expliquions dans notre éditorial de ce 18 mai. En d’autres termes, ces annonces de potentielles fermetures d’usines chez Renault, qui vont même au-delà des suppressions de postes, pourraient être l’annonce du début d’un massacre de l’emploi et du tissu industriel.

    Avec la crise économique qui arrive, le grand patronat se met en ordre de bataille pour faire payer la crise aux travailleurs, promettant un monde de misère par le biais d’un chômage de masse à une hauteur jamais atteinte dans l’histoire. D’après l’Organisation Internationale du Travail (OIT), plus de 300 millions d’emplois pourraient être supprimés dans le monde au printemps. Dès lors, il est indispensable que le mouvement ouvrier prépare la contre-offensive, par une vaste riposte sur le terrain de la lutte des classes, et un plan de bataille unitaire contre les licenciements ! Un impératif pour que la crise ne soit pas payée par les travailleurs, qui doit s’articuler à une série de revendications telle que la fin des contrats précaires, la nationalisation sous contrôle ouvrier de l’ensemble des entreprises qui menacent de fermer leurs portes, l’augmentation sans délai des salaires à hauteur de 1800€ net et l’interdiction pure et simple des licenciements. C’est seulement par l’obtention de ces revendications qu’il sera possible d’éviter que les travailleurs ne paient la crise, et même d’ouvrir la voie à une réelle alternative de société, pour que le monde de demain ne soit pas plus terrible encore que le monde d’hier.
     
    Le Canard Enchaîné a lâché une véritable bombe ce 19 mai

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  • L’ARABE ENSEIGNÉ À L’ÉCOLE PRIMAIRE EN FRANCE

     
     © DR

    Profitant de la concentration de l’attention publique sur la crise sanitaire, le gouvernement vient de publier dans l’indifférence générale un décret qui organise l’apprentissage de la langue arabe dans les écoles primaires françaises. 

    Alors que les morts se comptent toujours par centaine chaque jour, que le plan de déconfinement est encore flou et qu’une crise économique particulièrement violente pointe à l’horizon, les priorités du gouvernement étonnent chaque jour davantage. Déjà il y a quelques jours, plusieurs centaines de milliers d’euros étaient débloqués pour les LGBT « victimes de violences car obligés de se confiner chez des parents homophobe » ; puis c’est un curieux décret qui a été publié au Journal officiel ce jeudi 30 avril, dans le silence le plus total de l’exécutif et des médias. 

    De quoi s’agit-il ? De l’entrée en vigueur d’un accord entre les gouvernements français et tunisien datant du 31 mars 2017, fruit du travail de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Éducation aux dernières heures du quinquennat de François Hollande. Cet accord prévoit qu’une heure et demie d’enseignement de la langue arabe soit dispensé de manière hebdomadaire dans les écoles primaires qui en feront la demande, à partir du CE1. Cette enseignement prendra la forme d’une option facultative. Il sera néanmoins assuré par des professeurs tunisiens, rémunérés par le gouvernement tunisien et envoyés spécialement en France pour l’occasion. Il fera « référence à la culture arabe, notamment à des éléments de la culture tunisienne ». 

    Ce décret (JORF n°0107 du 2 mai 2020) confirme, à la suite de bien d’autres décisions, la continuité entre la politique d’Emmanuel Macron et celle de son prédécesseur. Il est aussi révélateur de l’acceptation profonde de l’éclatement culturel du pays par les pouvoirs publics français, qui font désormais systématiquement le choix d’accompagner ce phénomène plutôt que de tenter de l’endiguer. 

    Ange Appino

    https://lincorrect.org/author/ange-appino/


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