• Un syndicaliste de Constellium épinglé pour avoir détourné 16.200 euros de la caisse du CE

     AUVERGNE  ISSOIRE 

    Un syndicaliste de Constellium épinglé pour avoir détourné 16.200 euros de la caisse du CE

    Un syndicaliste de Constellium épinglé pour avoir détourné 16.200 euros de la caisse du CE

    Jugé pour abus de confiance, faux et usage de faux, un syndicaliste issoirien a écopé de huit mois de prison avec sursis. Son tort : avoir utilisé les fonds du CE de Constellium pour se renflouer.

    Pendant des années, sa silhouette trapue s'est affichée en première ligne dans la mêlée des piquets de grève. Lundi, changement radical de décor : l'ex-élu de Force ouvrière au comité d'établissement (CE) de Constellium s'avance, seul, à la barre du tribunal. D'anciens camarades de lutte syndicale sont là, dans la salle. Regards noirs et mines sévères. Tous disent se sentir « trahis ».

    L'affaire a éclaté le 4 avril 2014. Ce jour-là, le secrétaire du CE de l'emblématique usine issoirienne se présente à la gendarmerie. Il y dépose une plainte visant l'une des figures du comité, un quadragénaire qu'il soupçonne de détournements.

    Le mode opératoire du suspect est rapidement démonté par les enquêteurs. À plusieurs reprises, entre juillet 2011 et fin 2013, l'homme s'est servi à des fins personnelles de chèques en blanc – signés mais sans montant ni ordre – que lui avait laissés le trésorier. Ces bons de paiement devaient couvrir des dépenses imprévues du CE et permettre le versement d'acomptes aux prestataires (arbre de Noël de l'entreprise, repas des aînés, etc.). Une destination toute théorique : sept de ces chèques ont en fait alimenté le compte de l'élu syndical, de son épouse ou d'une association qu'il présidait.

    1.500, 2.000, 3.000, et même 5.000 euros en décembre 2013. Le préjudice généré par ces versements détournés atteint 16.200 euros. Chaque fois, le représentant FO prend soin de remettre au trésorier des fausses factures émanant soi-disant d'un transporteur ou d'un restaurateur, histoire de faire croire que tout était en ordre…

    Le suspect est vite passé aux aveux face aux gendarmes. « Oui, j'ai tapé dans la caisse. J'étais dans une situation financière difficile et voilà… », confirme-t-il d'une voix basse devant le tribunal. Il évoque aussi à demi-mot la tourmente qui a suivi ces révélations. « J'ai perdu mon boulot, ma femme aussi, on a dû déménager et repartir de zéro », dit-il. Sa dette ? « Je m'engage à tout rembourser. Je vais me serrer la ceinture ».

    Les remords et promesses du prévenu ne satisfont pas M e Borie, le conseil du CE de Constellium. « En garde à vue, ce monsieur a dit qu'il n'avait fait que suivre l'exemple des organisations syndicales qui pillent systématiquement le CE. Sa stratégie a été de pourrir les syndicats sans preuves pour se dédouaner. C'est indigne ! D'autre part, quand on est pris la main dans le pot de confiture, on restitue ce qu'on a volé. On attend toujours… »

    « En tant que représentant syndical, vous incarniez certains idéaux et valeurs. Ce que vous avez fait, quelque part, c'est une honte », sermonne à son tour le procureur, Alain Durand.

    L'ex-salarié de Constellium encaisse en silence, tête baissée. Son avocate se lève à son tour. « Mon client a franchi la ligne jaune, il en a pris conscience. Mais dans ce CE, rien n'est clair, rien n'est net ! », plaide M e Legay. « La vérité, poursuit-elle, c'est que d'autres que lui ont recours à des pratiques similaires. Ce contexte a évidemment facilité son passage à l'acte ».

    Le tribunal reste en deçà des réquisitions du parquet. Le quadragénaire est condamné à huit mois de prison avec sursis mise à l'épreuve pendant deux ans. En plus des 16.200 € détournés, il devra verser 1.000 € au titre du « préjudice d'image » causé au CE de Constellium.

    Stéphane Barnoin
    stephane.barnoin@centrefrance.com

    source La Montagne.fr


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