L'épouse du directeur d'école et instituteur mis en examen mercredi pour des viols aggravés sur mineurs accuse le coup. Ils avaient des enfants. Ils avaient une "vie sociale bien remplie". Dans une interview poignante au Dauphiné libéré, elle relate l'horreur de ces derniers jours. Pas de déni, juste la culpabilité de "n'avoir rien vu" : "Comment n'ai-je pu rien voir en dix-huit années de vie commune ? En vivant à ses côtés, en partageant sa vie, j'étais censée être la première à voir que quelque chose n'allait pas", s'étrangle l'épouse de celui qui, à 45 ans, vient d'avouer le viol de neuf enfants.
"Je réalise seulement maintenant qu'il m'a raconté des mensonges"
Interrogée sur la condamnation de son mari il y a 8 ans pour détention d'images pédopornographiques, la jeune femme revient sur le contexte particulier de cette époque : "En 2008, j'ai donné naissance à deux très grands prématurés. Ils sont restés hospitalisés plusieurs mois, j'étais tous les jours auprès d'eux, loin de chez nous. C'est dans cette période que mon mari a été placé en garde à vue. Ma fille allait se faire opérer, c'était ma priorité."
Et d'expliquer la manipulation : "Mon mari m'a dit que les gendarmes lui avaient proposé de reconnaître afin d'être libéré au plus vite", aurait plaidé l'homme, assurant à sa femme que son ordinateur avait été "piraté" par d'autres internautes. "Je réalise seulement maintenant qu'il m'a raconté des mensonges", répète-t-elle, sous le choc.
Dévastée à propos des actes présumés de son époux, elle déclare au quotidien : "Je ne dirai que trois mots : intolérable, horrible, brutal."