Il y a une autre femme dans l'affaire Adama Traoré.

Une mère dont on n'entend jamais parler. Elle se décide après des années, à ne plus subir l'abjection communicationnelle organisée autour de cette affaire, dans le silence ou la passivité de beaucoup de médias. Le combat dans l'arène médiatique était facile pour certains, mais impossible pour d'autres. La gendarmerie est une belle, une magnifique institution. Mais elle emporte avec elle des secrets par milliers. Elle ne cache pas ce qui est mal. La plupart du temps, elle cache même ce qui est bien, ce qui est beau, ce qui est triste. Ce qui est humain. La gendarmerie se tait parce qu'elle est une arme, parce que l'esprit et la règle militaires la préservent. Pourtant il fallait réagir. Une grande muette face à une grande gueule, c'est difficilement tenable, dans une société où dégouline l'ultra communication émotionnelle. Je ne sais pas ce que donnera ce livre, ni le traitement qui lui sera réservé. Mais je pense à ces gendarmes et à ce gendarme, aux épreuves et aux salissures essayées. Il faut les soutenir et soutenir cette mère. La honte doit changer de camp.