• François Hollande évoque la « boussole » franc-maçonnerie

    Transhumanisme : François Hollande évoque la « boussole » franc-maçonnerie

    Les mots ont un sens. Même ceux d’un Président indigne et démonétisé dans le cénacle d’habitude bien clos d’un antre franc-maçon. Voici un verbatim.

    « Vous avez aussi voulu penser les mutations inouïes que les nouvelles technologies du vivant nous laissent deviner : c’est ce qu’on appelle le transhumanisme ou l’homme augmenté. C’est une question redoutable : jusqu’où permettre le progrès, car le progrès ne doit pas être suspecté, nous devons le favoriser. Comment faire pour que nous puissions maîtriser ces graves questions éthiques ? Ce qui est en jeu, c’est l’idée même d’humanité, de choix, de liberté. Alors face à ces bouleversements que certains espèrent, que d’autres redoutent, le regard de la franc-maçonnerie est une boussole tout à fait précieuse dans cette période, et une lumière qui aide à saisir les enjeux et à y répondre. »

    Au milieu du premier paragraphe apparaît le postulat indiscutable, ou la profession de foi : l’immunité absolue du progrès, et l’obligation d’une collectivité (nationale ?) de le favoriser. Le « jusqu’où permettre le progrès » devient simple question de rhétorique.

    Quoi qu’on en dise, les francs-maçons peuvent concevoir ou endosser ou prendre à leur compte les opinions les plus ineptes, les plus nocives, les plus odieuses et les plus délétères qui passeraient par leurs têtes. On se souviendra, par exemple, de l’épisode du travail de promotion de l’euthanasie des enfants au Grand Orient lors d’une réunion discrète en 2015. Même les catholiques les plus rigoureux et intransigeants ne peuvent restreindre cette liberté de conscience fondamentale qui, pour eux, est un don de Dieu bien plus qu’un article de la déclaration des droits de l’homme.

    Les francs-maçons peuvent donc idolâtrer le progrès, et l’Homme (avec un grand H) qui serait l’auteur du progrès. Mais un chef d’État peut-il lui aussi, au nom de la nation qu’il est censé diriger, mettre ce progrès sur un autel et lui rendre un culte ? Sans doute outrepasse-t-il les pouvoirs que lui confère la Constitution. Ce n’est pas la première fois qu’un Président outrepasse son mandat sans que cela n’émeuve les Landernau politiques et médiatiques.

    Pour le problème plus spécifique du transhumanisme, c’est très compliqué. À ne considérer que les aspects purement scientifiques et techniques, la différence entre l’homme réparé et l’homme augmenté est une question de position de curseur et pas de nature. La lecture morale est, elle aussi, complexe. François Rabelais l’a écrit : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

    Le Président attribue aux francs-maçons le rôle de boussole et de lumière. Fort heureusement, il use de l’article indéfini, laissant entendre que d’autres boussoles et d’autres lumières concurrentes peuvent exister. La réfutation des obédiences comme lumières a déjà été prononcée avant même leur existence par Jésus lui même en Matthieu 5, 15, qui indique que la lampe n’est pas placée sous le boisseau mais sur le chandelier. L’insuffisante transparence des frères maçons les disqualifie pour ces débats, et ce, tant qu’elle perdurera, de même qu’elle devrait les disqualifier ès qualité dans la vie publique.

    Quant à la boussole, si c’en est une, elle indique parfois le sud. L’idole Progrès a permis trop d’atrocités pour que l’on puisse affirmer péremptoirement que son bilan est globalement positif. La multiplicité non réductible des échelles rend toute synthèse impossible. Accepter que ce soit indéterminable, c’est échapper à l’orgueil de l’homme autoréférent. C’est comme accepter notre finitude, nos limites : le début de la sagesse. Le contraire du transhumanisme.

    Rémy Mahoudeaux

    Source : http://www.bvoltaire.fr


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