• Bachaga Boualam, 1964

    Bachaga Boualam, 1964
    Le Bureau ..
    Bachaga Boualam, 1964 :
     
    « On mesure aujourd’hui, devant le bilan sanglant de l’Algérie sans la France, l’infernale entreprise d'intoxication psychologique qui a été menée auprès de l’opinion métropolitaine et internationale pour parvenir à faire de cette capitulation une victoire. Le lâche soulagement qu’a ressenti le peuple français abusé est sans doute un des crimes les plus inexpiables qui sera mis au compte de la raison d’Etat, surtout si l’on tient compte des engagements et promesses solennels dont il devient fastidieux de dresser l’anthologie.
     
    Le processus de dégagement est en marche. Ce qu’aucun gouvernement n’aurait osé, ce qu’aucune personnalité, aucun groupe politique, si attaché soit-il à la décolonisation, n’aurait imaginé, va se dérouler dans une APPARENCE DE LEGALITE et de continuation administrative qui rend, plus atroce encore, la période de transition qui va conduire l’Algérie à son indépendance totale.
     
    Etablir les leaders de la révolution algérienne comme interlocuteurs valables autour d’un tapis vert est une chose relativement aisée, les installer en Algérie où « l’armée invincible » n’est présente que par des bandes décimées, n’est possible – on a honte d’écrire cela – qu’avec la collaboration de l’armée française, de l’administration, des forces de police et aussi de l’argent des contribuables français. Le Cessez-le-feu unilatéral, dont le F.L.N. a fait un préalable, devient, sur le terrain, une nouvelle mobilisation, non plus contre le F.L.N., mais contre la totalité de la population européenne insurgée et le million de Musulmans engagés aux côtés de la France. La résistance française, dont le général de Gaulle avait été la « voix », n’a été le fait que d’une minorité. La résistance de l’Algérie française va devenir celle de deux communautés : l’une, européenne, attachée à sa terre, à ses cimetières, à ses maisons ; l’autre, musulmane, attachée à une forme de civilisation qui lui convient, toutes les deux dressées contre l’ennemi. »
     
    (Bachaga Boualam, L’Algérie sans la France, 1964)
    Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’Bachaga mon Boualam pays, France’

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