• 15 décembre 1936 : naissance de Claude Tenne .

      Souvenir  

    15 décembre 1936 : naissance de Claude Tenne .

    Claude Tenne est né le 15 décembre 1936 à Paris dans le 14èmearrondissement.

    Tenne, enfant, n’est pas prédestiné aux études, cela exaspère son père, qui décide un placement chez les Frères à Issy-les-Moulineaux.  Il est plus doué pour le travail manuel, il décroche un C.E.P puis un C.A.P de forgeron serrurier.

    En 1954, Claude entre chez Citroën, il sera bientôt soudeur.  Dans l’univers de son travail, un vieil ouvrier de Citroën, ancien légionnaire, lui contera ses récits de baroudeur, cela va pousser Claude à connaître mieux ce corps d’armée.

    Il s’engage en 1954, le fort de Vincennes accueille le jeune homme.  Un nouvel état-civil lui est donné, il s’appellera désormais Marc Tenard né en Suisse, nationalité d’emprunt savamment choisie, parce qu’il ne sait parler que le Français et que les légionnaires doivent être tous de nationalité étrangère.

    Envoyé sur Marseille au Fort St Nicolas, il embarquera pour Oran, puis rejoindra la Maison mère de Sidi Bel Abbes. Au Quartier Vienot, les pionniers du 1er Régiment Etranger penseront garder avec eux ce jeune ferronnier.

    Mais ce serait mal connaître le nouveau légionnaire Marc Tenard, de lui, ils ne garderont que d’admirables travaux effectués sur des lampadaires qui illumineront les salles du Quartier Vienot. Marc Tenard est affecté au centre d’instruction « le Kreider », situé aux abords de la frontière marocaine, puis sur Zeralda, où le 1er R.E.P tant espéré l’attend. C’est à la B.E.T.A.P de Blida, qu’il décochera son brevet de parachutiste.

    Premier combat pour le légionnaire Marc Tenard, pourvoyeur comme tous les premiers combattants, puis voltigeur.  Marc est toujours volontaire pour nettoyer les grottes.

    Il obtient un première citation, pour avoir leurré les locataires d’une grotte, en présentant sa veste de treillis, qui instantanément fut lacérée par les mitraillettes en action.

    Ce jeune légionnaire Ô combien courageux, est de ce fait reconnu, si bien que l’on fait appel à sa technique, dans les autres compagnies, quand il faut un nettoyeur de grottes.

    Sa technique est de ne pas s’embarrasser d’un F.M, juste descendre, armé d’un poignard et d’un pistolet. Il affectionne particulièrement cette chasse à l’homme. Le suspens, dans l’obscurité, lui donne des poussées d’adrénaline, il aime ça.

    Il a 21 ans, lorsqu’il participe à la bataille d’Alger, près de la Casbah. Il prend également part à la bataille des frontières près de la Tunisie, où le REP déplore 150 tués, et 400 blessés.

    Dans les rangs de la 2e Cie commandée par le Capitaine Ysquierdo. Il assiste à la chute dramatique de l’alouette du Colonel Jeanpierre.

    Du 24 janvier 61, il garde le souvenir des barricades, d’une population tantôt nerveuse, tantôt suppliante, mais toujours sympathique. Et l’image des jolies filles d’Alger.

    Afin de la semaine des barricades, avec sa compagnie, il présente les armes lors de la reddition, avec les honneurs, de Lagaillarde et de ses hommes qui iront quelque temps former le commando Alcazar au sein du 1er REP. Ce sont ces hommes qu’il retrouve, quelques mois plus tard, dans l’OAS.

    Le REP se politise. Les officiers et sous-officiers sont écœurés de voir tomber leurs hommes pour rien puisqu’au plus haut de l’Etat les discours témoignent de l’abandon en préparation de l’Algérie.

    Le 21 avril 1961, c’est le Putsch.Tenne participe à l’investissement de la caserne Pelissier, puis de la caserne d’Orléans, de l’Amirauté et garde l’aérodrome militaire de Maison Carrée.

    Quand le REP quitte Zeralda en chantant le fameux « Non, je ne regrette rien », pour ne plus y revenir et pour être dissous, Tenne déserte. En civil, avec son P.M., il rejoint Alger en voiture.

    Il retrouve le « Sergent » Bobby Dovecar, l’un des « Maréchaux de la Légion » qui a fui la Yougoslavie communiste, « français par le sang versé ». Il rejoint aussi le Lieutenant Degueldre qui fonde alors les Commandos Delta.

    C’est ainsi qu’il participe au commando qui a pour mission d’exécuter le commissaire Gavoury, chargé de la lutte anti O.A.S. à Alger. Il lui est demandé d’agir au poignard pour frapper l’imagination : le « coup de la sentinelle », qu’il a appris à la Légion.

    Quelques jours plus tard, alors qu’il est avec Degueldre et son grand ami Karl, légionnaire d’origine allemande, fiancé à une « Pieds-Noirs », leur cache à la Bouzaréah est encerclée par les gendarmes mobiles. Marc fait « Camerone » pour permettre au Lieutenant de s’enfuir. Et puis, n’ayant plus de cartouches, il fonce vers le ravin. Il reçoit une balle dans le rein, une autre dans le ventre. Ayant perdu connaissance, il est ramassé comme mort et jeté dans un camion.

    Deux mois de coma à l’hôpital Maillot. Trois opérations. Une tentative d’enlèvement par les barbouzes. Marc arrache ses drains et ses tubes. Il veut mourir par crainte de parler lors d’une séance de torture. Le 3 août 61, il s’envole par avion vers le Val-de-Grâce à Paris.

    En octobre, il rejoint la Santé. II retrouve son ami Karl, qu’il croyait mort à la Bouzaréah, et le Sergent Dovecar dont il partage pendant un mois la cellule. La plupart du temps Marc Tenard, qui a refusé de révéler son identité est allongé car ses blessures ne sont pas guéries.

    Son procès débute le 28 mars, deux jours après le massacre de la rue d’Isly. Dovecar, Karl et Marc sont en uniforme, décorations pendantes. Piegst, le « Pieds-Noirs », est en civil.

     Dovecar et Piegst sont condamnés à mort, Karl et Tenne sauvent leur tête.

    Il arrache ses décorations, imité dans ce geste par Karl et Dovecar, et les lance à la tête des juges militaires qui s’enfuient.

    Tenne fait partie du premier convoi pour Ré.  Ils remplacent, dans les geôles puantes, les anciens prisonniers du FLN libérés.

    C’est à Pâques 1967 que Claude Tenne a l’idée pour la première fois, de s’évader dans une malle.

    Son évasion de Ré a rendu fou De Gaulle. Le plan Rex a mobilisé 150.000 hommes : policiers, gendarmes, militaires, barbouzes. Les Parisiens ont vécu leur pire rentrée de week-end et l’acteur bien connu, Pierre Tornade se retrouva en prison pour avoir revêtu, en partant de chez lui, sa tenue de scène … de légionnaire. Comme si un évadé… !

    La presse française, Paris Match en tête, mais aussi la presse étrangère parlent de l’évasion du « Sing Sing » français. Jamais personne ne s’était évadé de l’Ile de Ré.

    Il écrit son livre : « Mais le Diable marche avec nous » qui paraît à  » La Table Ronde » en 1968.  En mai 1968, gracié           comme tout OAS, il revient en France.

     Il a une famille avec laquelle il n’a jamais vécu. Il redémarre à la base. Son objectif : ouvrier puis contremaître. Il fait des chantiers en France, en Belgique, puis au Moyen-Orient.

    Il achète une maison à Maurous dans le Gers. Un aspect rude du bâtiment et ses propres rêves le feront l’appeler « La Commanderie ».

    En 1983, il est condamné à douze ans de réclusion, cet épisode de sa vie est lié à des questions et problèmes d’ordre privé dans le cadre de sa famille.
    Il fait huit ans de prison.

    Tenne ne se reconnait plus dans cette armée, cette Légion qui ne peut plus s’enorgueillir que du rôle de constructeur de routes ou de cible comme « soldats de la paix ». La dérive de la France l’écœure.

    Claude Tenne choisit de partir, le 7 janvier 1996 à minuit, à Toulouse, sur une petite place qu’il appelait « mon village ».  Debout. Une balle dans le cœur.

    .http://la-flamme.fr/


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