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    Clamart : inquiétudes après les violences au Pavé-Blanc

    Par :Pascale Autran et Valérie Mahaut ..

     
    Clamart, nuit du vendredi 12 au samedi 13 juin. La place Georges-Pompidou et ses abords sont depuis quelques semaines le théâtre d’affrontements entre bandes. Clamart, nuit du vendredi 12 au samedi 13 juin. La place Georges-Pompidou et ses abords sont depuis quelques semaines le théâtre d’affrontements entre bandes. (DR.)

    C’est une flambée de violence qui inquiète les habitants de ce quartier de Clamart, à la lisière de Meudon-la-Forêt. Dans la nuit de vendredi à samedi, aux abords de la place Georges-Pompidou, au pied de la cité des 3 F, deux bandes rivales des deux villes se sont affrontées. Après deux agressions dans la soirée, dont l’une au couteau, un groupe s’en est pris aux occupants d’une Clio.

    Armés de barres de fer et bâtons, ils ont multiplié les coups sur la voiture avant que l’un d’eux ne tire à l’arme à feu sur un des passagers, blessé à la jambe. La police a eu connaissance de l’affrontement en apprenant qu’un groupe s’était rassemblé devant l’hôpital Béclère, où venait d’être admis le blessé. Mais à son arrivée sur les lieux de l’agression, il n’y avait plus personne. Aucune des victimes n’a voulu déposer plainte. L’enquête s’annonce délicate pour la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, chargée d’identifier les fauteurs de trouble.

    Le maire veut toujours démolir les 3 F

    « Tout ce qui vient de se passer renforce ma détermination ». Le maire (LR) de Clamart, Didier Berger, veut toujours s’attaquer à la transformation du quartier, et voir remplacés les 700 logements sociaux par de l’habitat mixte. « Dans les deux immeubles de Clamart Habitat, les relogements sont en cours avant leur démolition-reconstruction, et les 3 F vont lancer des études avec la mairie », explique l’élu. Le projet ne fait pas l’unanimité, surtout auprès des locataires de la cité des 3-F, rénovée il y a deux ans, qui s’inquiètent de leur relogement. Une centaine de mécontents avaient manifesté en février devant la mairie, et les associations de locataires espèrent toujours voir le projet abandonné : « Le préfet n’a pas encore donné les autorisations de démolir ».

    En attendant, l’émotion a gagné le quartier : « C’était impressionnant, toutes ces voitures de police, les policiers casqués, on n’avait jamais vu ça », soupire cette habitante de la zone pavillonnaire toute proche. « Il y a des échauffourées entre jeunes ces temps-ci, on se méfie, on évite de sortir le soir », témoigne son voisin. La rumeur enfle, on parle d’échanges de coups de feu, sur fond de trafic de drogue : « La place est devenue un centre de deal, et en un mois, il y a eu trois fusillades », croit savoir un commerçant inquiet de cette « ambiance de guérilla urbaine » qui éloigne les clients. « Ça abîme l’image du quartier, regrette un de ses confrères, pourtant depuis une quinzaine d’années, il n’y avait plus de problèmes ». D’autres sont plus circonspects : « Il y a des bruits qui courent sur des fusillades, mais je n’ai rien entendu, affirme un locataire de la cité des 3 F. C’est vrai qu’il y a des règlements de comptes entre bandes, mais ils ne s’en prennent pas à la population. Et le trafic de drogue, il n’y en a pas plus qu’ailleurs », témoigne l’homme. La piste des stupéfiants n’est d’ailleurs pas celle que la police privilégie.

    Les violences du week-end ont pourtant conduit Jean-Didier Berger, maire (LR) de Clamart, à convoquer en urgence une réunion de crise avec son homologue (UDI) de Meudon Hervé Marseille, des représentants de la police, le préfet et le directeur territorial de la sécurité publique. « Voilà plusieurs semaines, plusieurs mois que ça s’aggrave. On atteint un niveau insupportable, avec des violences qui vont jusqu’à l’utilisation d’armes à feu », s’enflamme l’élu. Depuis le début de la semaine, des renforts de police sont arrivés, « mais on veut du long terme », insiste le maire, qui réaffirme sa volonté de mettre en œuvre le programme sécuritaire promis lors de sa campagne. Annoncées pour le premier trimestre 2016 au plus tôt, des caméras de vidéoprotection vont être déployées dans la ville et notamment sur le secteur. A la même période, la police municipale et sa vingtaine d’agents viendront s’installer dans l’antenne du Pavé-Blanc, qui avait été fermée par la police nationale faute d’effectifs.

    L’opposition s’est aussi saisie du sujet : l’ancien maire et sénateur PS Philippe Kaltenbach a rencontré mercredi plusieurs familles sur place et écrit au préfet pour demander à son tour des renforts policiers. Il déplore également que «la nouvelle équipe municipale ait stoppé les actions de prévention en direction des jeunes». Un rassemblement sera organisé samedi à 16 heures sur la place Georges-Pompidou.

     

    (LP/P.A.)
    http://www.leparisien.fr/clamart-92140/clamart-inquietudes-apres-les-violences-au-pave-blanc-18-06-2015-4873801.php

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