• Un jeune «frondeur» FN veut remplacer Marine Le Pen..

    Un jeune «frondeur» FN veut remplacer Marine Le Pen

    Par :Dominique Albertini Damien Guttierez, à La-Seyne-sur-Mer, en février 2014.Damien Guttierez, à La-Seyne-sur-Mer, en février 2014. Photo Ducloux. SIPA

    Conseiller départemental du Var, récemment suspendu du parti, Damien Guttierez critique le manque de démocratie interne au FN ainsi que le positionnement du parti.

    «Je suis candidat à la présidence du Front national.» Prononcée par un autre que Marine Le Pen, la déclaration réclame un certain culot. Il faut croire que Damien Guttierez n’en manque pas : dans un «manifeste pour un nouveau Front national» diffusé auprès de la presse, ce jeune élu FN du Var se voit succéder à l’actuelle patronne du mouvement lors du prochain congrès frontiste, prévu pour 2017. Une démarche qui, comme il le reconnaît lui-même, a bien peu de chances d’aboutir. Ne serait-ce qu’en raison de la suspension de deux ans que vient de lui infliger le parti : en novembre dernier, interrogé par l’Express, Guttierez avait adressé une série de critiques au FN, évoquant aussi bien l’affaire Jeanneque la ligne économique du Front et l’amateurisme de ses troupes.

    Fanfaronnades d’un jeune ambitieux ? C’est ainsi que les présenteront ses détracteurs. Arrivé au FN en 2012, Guttierez était auparavant passé par l’UMP, puis par le Modem. Un parcours où, à l’image d’autres recrues, se mêlent convictions droitières et un certain sens des opportunités. A cet égard au moins, le ralliement fut judicieux, puisque l’homme est aujourd’hui conseiller municipal de La Seyne-sur-Mer (où il envisage de quitter le groupe FN), et qu’il fait partie de la soixantaine de conseillers départementaux élus en mars 2015 sous les couleurs du FN. Il a également été directeur de cabinet de l’ex-maire FN du Luc, Philippe de la Grange, qui a quitté son poste début 2015 comme vient de le faire sa remplaçante, Patricia Zirilli.

    «Du quantitatif, une vision à court terme»

    Peut-être faut-il tout de même prêter une oreille aux réclamations du trentenaire, tant celles-ci résonnent avec les griefs exprimés (plus discrètement) par d’autres cadres du parti. Notamment lorsque Guttierez s’en prend au manque de démocratie interne du Front ou, de nouveau, à son positionnement «ni de droite, ni de gauche» : «On ne pourra jamais faire alliance avec une droite majoritaire comme cela, juge-t-il. On sent que Marine Le Pen ne peut pas gagner. Je pense qu’il y a un risque de fracture du FN : dans le Sud-Est, beaucoup d’élus sont mécontents.»

    L’élu départemental assume également de n’avoir toujours pas remboursé l’emprunt souscrit auprès du micro-parti mariniste Jeanne, et s’en prend enfin à la faible exigence du mouvement concernant la qualité de ses candidats : «Il y a de la négligence dans le choix des têtes de liste. On fait du quantitatif, on a une vision à court terme. Avoir deux sénateurs grâce à nos élus municipaux, c’est bien. Mais avoir des élus qui n’ont pas le niveau ou démissionnent pour des raisons d’organisation ? Le FN a grandi trop vite, donc il a mal grandi.» Damien Guttierez l’admet volontiers : il ne sera sans doute pas le prochain président du Front national. Il se dit en revanche certain que, le moment venu, d’autres que lui s’empareront des sujets qu’il soulève.

    Dominique Albertini
     
    http://www.liberation.fr/

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