• Verdun, le combat contre l'héroïne..

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    Rien ne distingue le 9 rue Gambetta des autres immeubles de la rue, au cœur de Verdun, si ce n’est la discrète petite affiche, accrochée à la fenêtre du premier étage, qui annonce la vente du bâtiment et précise qu’il faut refaire trois appartements. Il y a peu, ces logements délabrés et insalubres, des « bendos », abritaient encore des consommateurs de stupéfiants et des dealers qui ont achevé de les transformer en lieux de vente. Plusieurs opérations de police ont permis de les démanteler, au grand soulagement des Verdunois, comme Flora (prénom modifié), à la tête d’un commerce à proximité. « On voit le changement, mais jusqu’à quand ? Ce n’est pas la première fois que le trafic est démoli. Mais il finit toujours par revenir », explique-t-elle.

    En moins de deux ans, 24 points de deal ont été démantelés par la police, assistée de la PJ (police judiciaire), du RAID et du GIGN, dans le cadre d’une politique de harcèlement permanent. Mais à quelques minutes de la rue Gambetta, dans une autre artère, les silhouettes hâves et décharnées d’usagers d’héroïne, tout juste sorties d’un autre bendo, en montrent bien les limites.

    Le démantèlement, une urgence absolue

    La région n’est pas concernée par le dispositif « Place nette XXL », bruyamment inauguré à la mi-mars par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, même si, ici aussi, les opérations de démantèlement se sont multipliées. Une urgence absolue, selon la procureure de Verdun, Sophie Partouche : « Quand je suis arrivée en poste, il y a trois ans, ma priorité était de réduire les troubles à l’ordre public. La situation n’était pas tenable : il y avait des points de deal à ciel ouvert, c’était catastrophique. Il fallait d’abord réduire la partie visible, c’est-à-dire fermer les points de vente, les empêcher de se réinstaller, pour ensuite travailler un peu plus sereinement sur le démantèlement des filières et entamer un vrai travail de fond. » Elle se félicite du retour au calme, après des années « compliquées », marquées par des scènes de fusillades, de braquages et de règlements de comptes : « On peut dire qu’on a réduit les violences associées au trafic, mais cela ne veut pas dire qu’on a tari le trafic, que je soupçonne d’être entré dans une phase plus discrète. Il s’est adapté. »

    Banalisation et visibilisation de l’héroïne

    En Meuse, département dans lequel se situe la sous-préfecture de Verdun, commune de 17 000 habitants, l’héroïne représente 37 % des saisies, contre moins de 5 % sur le reste du territoire. La dose s’y vend pour 10 euros le gramme. Le taux de consommateurs traités par médicaments de substitution aux opioïdes (méthadone et subutex) est presque deux fois supérieur à celui observé en France. S’il est difficile d’avancer des chiffres précis pour Verdun, le CSAPA (centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie) d’Association Addictions France accueille 1 261 usagers, tous produits confondus, y compris l’alcool, « le plus gros fil active jamais eu » (le nombre de personnes prises en charge à un instant T), selon la cheffe de service Maud Cerabona.

    À l’échelle de la Meuse, la consommation d’héroïne atteint 18 % chez les usagers, tandis qu’à Verdun, elle dépasse les 28 %. « C’est un phénomène multifactoriel, analyse Hervé Martini, secrétaire général d’Addictions France. On assiste à la paupérisation des campagnes à l’Est, qui se manifeste par le vieillissement de la population et le départ des jeunes, l’affaiblissement des services publics, le désœuvrement, le chômage et l’offre du produit, qui arrive des Pays-Bas. » À Verdun, où les références et monuments de la guerre de 1914-1918 sont omniprésents et où « certains usagers nous confient avoir l’impression de marcher sur les morts », indique Sophie Partouche, le taux de chômage avoisine les 19,6 %.

    Samuel Hazard, le maire divers gauche de la commune depuis dix ans, avance cependant que, plus qu’une explosion de la consommation, c’est sa visibilité qui est en cause. « Le cœur de ville s’est appauvri à cause du parc locatif protégé. Les classes supérieures aisées ont fui, et les logements, dont beaucoup sont classés, se sont dégradés. Auparavant, le trafic se cantonnait aux quartiers périphériques, comme la cité de Pré l’Évêque », affirme-t-il, depuis la coquette mairie. L’élu a mis en place divers programmes pour favoriser la construction et la réhabilitation de ces appartements « indécents » du centre-ville, facilement exploités comme bendos par des marchands de sommeil véreux. « 20 % des logements vacants ont été contrôlés et ne respectent pas les normes », précise celui qui a imposé des permis de louer et tente de rendre sa ville plus attractive.

    « On ne peut pas prétendre résoudre la question des addictions uniquement via le volet coercitif de la justice, qui déclare coupable et condamne, dit en soupirant la procureure Sophie Partouche. Il faut réussir à proposer un accompagnement social global, une alternative aux consommations d’héroïne et de cocaïne, à travers une action conjuguée des différents services. Il y a une forte dimension de santé publique. » Or la région fait figure de désert médical, dépourvue de lits spécialisés et de centres postcure, et la situation risque de considérablement s’aggraver après le départ à la retraite des deux médecins addictologues de la localité.

    Un guichet unique contre la désinsertion

    Aussi, depuis le mois de janvier, la ville de Verdun teste un nouveau dispositif de guichet unique baptisé « juridiction résolutive de problèmes », une réponse pénale chargée de s’attaquer aux désinsertions provoquées par la toxicomanie. « Une fois par mois, les usagers de drogues rencontrent tous les partenaires sociaux concernés, ce qui permet d’éviter les dispersions. L’objectif, c’est de leur offrir une seconde chance et de les rendre acteurs de leur vie et de leur parcours. C’est une forme de volontariat un peu contraint », indique Emmanuelle Casagrande, conseillère pénitentiaire de réinsertion et de probation. Pour l’instant, onze bénéficiaires sont suivis à titre expérimental par les équipes pluridisciplinaires. Tous présentent une forte addiction et un risque de récidive important. « Si la sortie de prison n’est pas suffisamment anticipée, les risques de rechute sont élevés. La justice résolutive de problèmes (JRP) permet de mettre les personnes vulnérables, en rupture de soins, au centre », renchérit Stéphanie Hugue, éducatrice spécialisée.

    Julia (prénom modifié), 38 ans, mère de quatre enfants, participe à la JRP avec enthousiasme. Cette femme menue, au visage émacié, à la voix rauque et aux grands yeux bruns, fume de l’héroïne depuis ses 18 ans. Elle déroule des années difficiles : « Ma mère était cuisinière, alcoolique et maltraitante. J’ai fini par fuguer à l’âge de 15 ans, et je me suis retrouvée en foyer, ce qui a été salvateur pour moi. À 18 ans, mon premier compagnon m’a fait découvrir l’héroïne, et j’ai sombré. » Julia décrit un quotidien rythmé par différents stratagèmes pour se procurer des doses, nourrir ses enfants tout en ne touchant que le RSA.

    Elle a été condamnée une première fois pour vol, puis une seconde fois pour avoir hébergé une nuit deux dealers, « des gosses », et a perdu la garde de ses enfants. Une déchirure, confie-t-elle, en larmes : « L’héroïne, c’est vraiment très, très dur, j’ai tout perdu à cause de ça. Mon fils est en famille d’accueil, et il a peur que son père et moi on retourne en prison. C’est pour lui que je me bats aujourd’hui, pour pouvoir le récupérer. » Un an après sa sortie, Julia est suivie par un psychologue et un médecin, qui lui prescrit son traitement de substitution à la méthadone. Elle cherche activement, grâce à la JRP, un travail et un appartement « pour pouvoir accueillir les visites de son fils », à qui elle rêve, à l’avenir, de montrer la mer.

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  • Henri Dubost interroge Fiorina Lignier, gilet jaune éborgnée par la Macronie

    - Daniel Conversano

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  • Une guerre européenne plus large est-elle imminente ?

    Malgré de nombreux discours durs de la part des dirigeants ces derniers temps, l’Europe n’est pas prête pour la guerre. Un réarmement rapide, incluant des investissements du secteur privé, est le remède.

    Un homme, alors que l’Europe se tient devant un coffre de capacités de défense videLa négligence passée de l'Europe en matière de défense a laissé son trésor de guerre vide. © GIS – Ce dessin animé est disponible à la vente dans notre boutique .

    Le message diffusé aujourd’hui par les médias est que l’Occident se dirige vers une guerre avec la Russie. Les politiques s'y mettent désormais. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a été très direct sur ce point. Le président français Emmanuel Macron lui a fait écho récemment. Le chancelier allemand Olaf Scholz est pétrifié à l’idée de provoquer la Russie. Et l’Europe n’est pas préparée militairement.

    Compte tenu de ce qui précède, les pays européens devraient faire tout leur possible pour soutenir l’Ukraine. Jusqu’à présent, cela n’a pas été le cas. Dans de nombreux pays européens, de nombreux pays européens se prononcent en faveur d’une augmentation des dépenses et des capacités de défense. Pourtant, à quelques exceptions notables près, la mise en œuvre des mesures promises n’est pas suffisamment efficace.

    Des finances à rude épreuve

    Certes, financer les dépenses de défense dans des économies européennes très endettées et composées d’États surdimensionnés et avides de liquidités constitue un problème. Comment sera-t-il financé, sans couper – à Dieu ne plaise – ni les dépenses bureaucratiques et les privilèges des technocraties, ni les programmes sociaux utilisés pour acheter des voix ?

    Une idée problématique qui a récemment gagné du terrain pour financer les besoins immédiats de l'Ukraine consiste à confisquer les avoirs en euros de la Banque centrale russe. Même si cette mesure apporterait un certain soulagement à court terme, elle est à la fois juridiquement discutable et ne constitue pas une solution à long terme. Il n’aborde pas les coûts du réarmement des défenses des pays européens en hommes et en équipements.

    Le continent compte de belles entreprises et un savoir-faire dans le secteur de la défense. Mais ils sont limités par des achats insuffisants et de fortes restrictions à l’exportation.

    Il reste beaucoup à faire pour compenser les négligences passées, et un renforcement supplémentaire sera nécessaire.

    Investissement et secteur privé

    Dans la plupart des pays de l’OTAN, l’engagement de dépenses de 2 % du produit intérieur brut n’a pas encore été atteint, tandis que des centaines de milliards d’euros de dépenses de défense supplémentaires seront nécessaires au cours des cinq prochaines années pour contrer la Russie et pourvoir à d’autres besoins de défense européenne. intérêts.

    Cela ne peut pas se produire dans des économies purement planifiées. Elle a également besoin d’une industrie appropriée, basée sur les principes du marché libre, pour permettre des investissements croissants dans le secteur de la défense. Avec une stratégie basée sur une planification efficace des achats et des procédures d’exportation rationalisées, les capitaux privés afflueraient vers ces investissements. Cela fournirait également un coup de pouce économique indispensable. La Turquie est un bon exemple de ces évolutions stratégiques.

    Le continent compte de belles entreprises et un savoir-faire dans le secteur de la défense. Mais ils sont limités par des achats insuffisants et de fortes restrictions à l’exportation. L’Europe doit impliquer le secteur privé, même si cela contredit les dogmes étatistes des gouvernements nationaux et la planification bureaucratique récemment développée à Bruxelles.

    Prendre la responsabilité

    L’Europe ne peut et ne doit pas compter indéfiniment sur la volonté illimitée des États-Unis de défendre l’intégrité de tous les pays européens. L’article 5 de l’OTAN, qui définit une attaque contre un membre comme une attaque contre tous, laisse place à l’interprétation quant à la manière dont les États membres doivent être militairement impliqués dans la défense d’un allié.

    Les États-Unis sont également fortement contestés dans le Pacifique. La dernière chose que Washington souhaite, c’est une confrontation directe avec la Russie, une puissance nucléaire importante. Au moins verbalement, Moscou hésite de moins en moins à utiliser ses capacités nucléaires à un niveau tactique.

    L’Europe doit impliquer le secteur privé, même si cela contredit les dogmes étatistes des gouvernements nationaux et la planification bureaucratique récemment développée à Bruxelles.

    Alors, avons-nous le temps d’agir, ou l’Europe est-elle déjà « somnambule » jusqu’à un point de non-retour où une guerre plus large est imminente ?

    Même si la guerre semble inévitable, un démarrage rapide et une détermination résolue en matière de réarmement enverraient un signal fort aux adversaires potentiels. Cela nécessitera également une entente entre les gouvernements, avec Berlin et Paris au centre, avec la participation d’autres pays.

    Jusqu’à présent, le plus grand danger réside dans le fait qu’un agresseur potentiel estime – non sans raison – que certains pays européens sont non seulement incapables, mais aussi peu disposés à se défendre.

    Afin de maintenir la liberté et la paix, la détermination est cruciale.

    https://www.gisreportsonline.com/r/is-european-war-imminent/


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  • « Où est la maman ? » : par un simple tweet, Marion Maréchal relance le débat sur la GPA.

    Quatre mots qui déclenchent l’ire des progressistes. Ce 23 avril, un site people annonce que le célèbre styliste français Simon Porte Jacquemus, et son mari Marco Maestri, ont accueilli des jumeaux, vraisemblablement nés par gestation pour autrui (GPA). Réagissant à la photo des nouveaux nés, publiée sur les réseaux sociaux par les deux hommes, Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux élections européennes, s’est seulement permise de poser une question : « Où est la maman ? ». Une interrogation pour dénoncer en creux la GPA, pratique illégale en France, qui a suscité l’indignation de la majorité présidentielle et d’une partie de l’extrême gauche.

    «Où est votre cerveau ? »

    « Jamais la dernière pour un propos dégueulasse sur une famille et des enfants ». Rapidement après la sortie de Marion Maréchal, Clément Beaune, ancien ministre des Transports, monte au créneau. Le député Renaissance de Paris n’a jamais caché son envie de voir un jour la GPA autorisée en France. À L’Obs en août 2023, il confiait ainsi : « Est-ce qu’à l’avenir il faudrait aller plus loin et légaliser la GPA ? Je le pense, oui. […] Avoir notre propre cadre et nos propres règles serait plus juste et plus protecteur ». Olivier Dussopt, ancien ministre du Travail, qui s’est déjà prononcé par le passé en faveur de la légalisation de la GPA « encadrée, pas forcément gratuite », a lui-aussi réagi : « Deux papas. Qui s’aiment et qui aiment ces enfants. C’est bien aussi. Une famille. C’est l’essentiel ». Même son de cloche au sein même du gouvernement. Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, s’est fendue d’un tweet pour s’indigner de la réaction de Marion Maréchal. « Cette homophobie décomplexée est hallucinante !, écrit-elle. Aujourd’hui, nous fêtons les 11 ans du mariage pour tous, une grande victoire pour l’égalité. Continuons à nous mobiliser contre toutes les formes de discriminations et pour garantir les droits de tous les citoyens ». Aux macronistes qui l’accusent « d’homophobie », Marion Maréchal les renvoie aux déclarations passées du président de la République qui, en avril 2017, assurait que « la GPA restera interdite en France. C’est une question d’éthique et de dignité ». Trois ans plus tard, Emmanuel Macron réaffirmait sa position : « Les lignes rouges sont réaffirmées. Ainsi, il n'est pas question d'autoriser la gestation pour autrui en France. »

    Une partie de l’extrême gauche a également profité de l’occasion pour décrédibiliser la tête de liste Reconquête. Rima Hassan, candidate de la France insoumise aux élections européennes, attaque : « Où est votre cerveau ? Question que l’on se pose depuis des générations pour les Le Pen ». Mêmes éléments de langage chez les écologistes. Mélanie Vogel, sénatrice écologiste, reprend la même formule. Karima Delli, élue à Strasbourg, commente : « On peut célébrer la vie, la diversité des familles et la naissance de deux merveilleux enfants ou bien tomber dans l’outrage et le cyber harcèlement. Marion Maréchal a choisi de s’attaquer à des enfants. Soutien à la famille Jacquemus ! ». Et Iann Brossat, sénateur communiste de Paris, d’ajouter : « Je préfèrerai toujours avoir deux papas qu’une mère comme Marion Maréchal. » Le sujet de la GPA reste malgré tout très clivant à gauche. Plusieurs personnalités de la NUPES, dont François Ruffin, ont ainsi marqué leurs réticences à la légalisation de la gestation pour autrui pour des raisons économiques et éthiques.

    Une pratique illégale en France

    Au cœur de ce débat, rapidement devenu une tendance sur les réseaux sociaux, Jean-Phillippe Tanguy apporte une voix dissonante. Invité de BFM TV ce 24 avril, le député du Rassemblement national a été clair : « Ce n’est pas de l’homophobie. La GPA est interdite en France. Donc voir Madame Thévenot, porte-parole du gouvernement, se féliciter qu’on enfreigne une loi qui existe est totalement surréaliste. » En effet, comme le rappelle le député, la GPA, sujet sociétal récurrent depuis l’adoption du mariage pour les couples de même sexe, reste interdite en France. Hier encore, François-Xavier Bellamy réussisait à faire inscrire la GPA à la liste des eurocrimes.

    La pratique est néanmoins autorisé dans certains pays étrangers dont l’Ukraine, la Russie, le Canada ou encore les États-Unis, destinations où se rendent les Français qui souhaitent contourner le droit français. Dans ces pays, une GPA coûte entre 60.000 et 240.000 euros, selon les « formules » choisies. Une clinique en Ukraine avait fait polémique en proposant un tarif « Black Friday » (en soldes, NDLR) pour des naissances par GPA. Une agence de gestation pour autrui, qui met en relation des couples avec des cliniques et des mères porteuses, offre par ailleurs sur son site une « garantie de rédémarrage en cas de décès du bébé ». « GestLife est la seule entreprise au monde qui vous couvre pour [le décès de l’enfant], en vous garantissant le redémarrage du même programme que vous aviez contracté, jusqu'à deux ans après la naissance, en cas de décès du bébé pour n'importe quelle raison ou cause (y compris les accidents domestiques ou de la circulation) » se félicite l’agence. « Il faut être clairs : la GPA, c’est faire entrer la naissance dans un système économique et médical dans lequel la raison du plus fort, qui plus est du plus riche, est toujours la meilleure. C’est entrer dans une logique libérale » résume Céline Revel-Dumal dans son livre La GPA, le grand bluff (ed. Cerf). Voulons-nous vraiment cela pour les femmes et les enfants ?

    Clémence de Longraye

    Source : http://bvoltaire.fr


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