• Pour un islam français dépouillé de sa dimension politique ...

    Pour un islam français dépouillé de sa dimension politique ... (2/2)

    Posté par: Kader Hamiche..

    Bastille-drapeaux-télévision

        Oui ! il est urgent de mettre l’islam en débat. La définition d’un islam conforme à notre modèle de société et à notre civilisation présente deux dimensions ; une dimension d’ordre juridique (légal, pas légal) et une dimension politique (conforme, pas conforme au modèle de société français) ; celle-ci transcende celle-là ; la première est objective, la seconde est subjective ; la première consiste simplement à sanctionner les dérives observables au regard de ce que la loi actuelle permet : c’est, en définitive, une affaire de simple police ; la seconde est une révision et une actualisation du contrat social qui fonde notre société au regard de l’irruption de conceptions et de pratiques exogènes.

         Autrement dit, une réflexion sur l’islam de France est aussi une réflexion sur notre modèle de société. Et, de même que les musulmans sont appelés à une « révision déchirante » (Abdelwahab Meddeb) de leurs dogmes pour rendre leur religion compatible avec la société française, celle-ci est invitée à une révision non moins déchirante de ses propres principes. Des principes dont certains devront être réaffirmés et d’autres infirmés. Pour être clair, l’institution d’un islam français conforme aux valeurs et à la civilisation françaises ne peut manquer, par exemple, de déboucher sur l’oubli d’une partie au moins des principes humanistes et universalistes censés fonder notre République[1]. En tout état de cause, une telle actualisation doit se traduire par une réforme de nos institutions et de nos lois.

        Une réflexion en vue de l’institution d’un islam français doit porter sur son contenu, sa pratique et son organisation. Sur le contenu, c’est-à-dire le dogme et les rituels, j’ai écrit qu’il n’était pas question de dicter aux musulmans de France ce qu’il doivent croire ni comment ils doivent pratiquer leur religion ; mais il n’est pas interdit, en revanche, de dire ce qui, dans leurs croyances et leurs rites est conforme aux us, coutumes et valeurs de la société française et ce qui ne l’est pas. Les musulmans, qui ont le sens du licite et de l’illicite, de ce qui est halal et de ce qui est ahram, comprendront parfaitement. Du reste, cela s’adresse à des gens qui, par hypothèse, ont le souci de l’intérêt national et du bien public. Le tout est, une fois les règles clairement posées, de signifier clairement aux réfractaires et aux rebelles qu’ils n’ont pas d’autre choix que de se plier. A défaut, prendre des dispositions pour les renvoyer sous des cieux plus conformes à l’idée qu’ils se font de l’islam.

        Quoique j’en aie une idée précise parce que j’y ai beaucoup réfléchi, je me garderai bien, n’étant pas théologien, d’anticiper sur ce qui devrait sortir de cette réforme. Mais beaucoup des points qui prêtent à discussion sautent aux yeux. C’est le cas de la question des lieux de cultes, de la polygamie, de l’excision, de l’allégeance prioritaire à l’islam, des revendications communautaristes, dont certaines sont anodines et d’autres, comme la demande d’application de la charia pour les musulmans[2], constituent de véritables attaques contre les fondements de notre société. A l’exception de cette dernière, que notre personnel politique n’ose pas encore satisfaire mais qu’il satisfera sans aucun doute possible lors de la prochaine législature, toutes ces dérives, sauf l’excision, trouvent grâce à ses yeux. Certaines, comme la polygamie, sont même cogérées par nos services publics, et, ce, depuis déjà trois décennies au moins. Mais j’ai souvent traité ces thèmes et nous aurons l’occasion d’y revenir.

        La question de l’organisation de l’islam est plus urgente. La première décision du Gouvernement nationiste, patriote et souverain est de dissoudre le Conseil français du culte musulman (CFCM), ce marigot où grenouillent les envoyés de puissances étrangères africaines et turque pour surveiller et contrôler leurs ouailles émigrées. En lieu et place, les musulmans de France sont invités à constituer une instance de concertation interne sur les questions religieuses proprement dites, c’est-à-dire relatives au dogme et aux modalités d’exercice du culte : une Fédération musulmane sur le modèle de la Fédération protestante. C’est une instance de droit privé (associatif) dans laquelle l’État n’a pas de représentant mais, en cas de blocage ou de conflit, c’est lui qui tranche souverainement.

        Livrés à eux-mêmes, les musulmans de France, auxquels on accorde de plus en plus rapidement (depuis Valls, trois ans de présence sur notre territoire au lieu de cinq auparavant) et sans contrepartie une citoyenneté synonyme de libertés sans limite et même d’impunité, sont prêts à servir de bras armés à la minorité la plus fanatique et, partant, la plus activiste. L’islamisme est une idéologie – et, dorénavant, une force – qui a su profiter de la mondialisation et d’internet pour se moquer des distances et des frontières, et qui exploite la faiblesse des Occidentaux mais aussi leurs erreurs souvent criminelles[3] pour recruter partout des fanatiques prêts à lui sacrifier leur vie. Dans le même temps, il met toute son ingéniosité et sa patience à gagner la sympathie et le soutien de multitudes de plus en plus prêtes à tomber dans ses bras s’il est vainqueur. Les islamistes cachent de moins en moins leurs ambitions d’islamiser l’Europe. En France, ils trouvent le soutien de plus en plus souvent affiché de millions d’immigrés ré-islamisés ou déjà fanatisés avant même d’y avoir mis un pied. Quant à leurs enfants, cela fait trente ans qu’on les éduque dans le culte de leurs origines ; et, au lieu de leur apprendre à aimer la France, on cultive le mythe de ses supposés « crimes » coloniaux, …tout en leur faisant chanter Imagine en Arabe dans les écoles ![4] Il me semble qu’un futur gouvernement patriote et souverainiste et soucieux de défendre la France devra se donner immédiatement les moyens de faire échec à cette menace. Cela passe par une nationalisation du culte musulman, autrement dit, par l’organisation d’un islam anglican.

        C’est pour s’assurer la fidélité de ses sujets contre l’influence du Pape de Rome qu’Henri VIII mit le culte catholique sous tutelle. Ce faisant, il imitait, en allant plus loin que lui, …François 1er, qui en 1516 avait signé avec le Pape Léon X à Bologne un premier concordat qui permit durant presque trois siècles à la couronne de contrôler l’Église de France. Près de trois siècles plus tard, Bonaparte en faisait de même en imposant en 1801 au Pape Pie VII le concordat de Fontainebleau. Un concordat qui, je le rappelle en passant, est toujours en vigueur en Alsace-Moselle, et dont on connaît surtout la rémunération des servants du culte par l’État mais dont on a oublié qu’il consacrait la prééminence de l’État national sur la puissance apparemment spirituelle mais, en réalité, politique et étrangère, du Pape. L’islam conquérant n’est pas un état mais c’est une puissance et une puissance étrangère menaçante, ou alors, je ne comprends rien à ce que toute la journée j’entends dans le poste et vois à la télé. Certes, son chef n’est pas identifiable (c’est le principe de base de l’islam) mais il n’en est que plus dangereux parce qu’il est insaisissable et immortel ; si son incarnation est tuée, une autre prend sa place. En tout cas, ses représentants putatifs ou ses complices (même s’ils s’en défendent) sont bien identifiés, eux. En tout cas, ceux de France. Et, même, ce sont les contribuables français qui les entretiennent. Il faudra les rassembler et leur dire quel islam elle veut, et non pour dialoguer avec eux, de puissance à puissance, comme le font Valls et Cazeneuve. « Dialoguer » avec Dalil Boubakeur, un fonctionnaire du gouvernement algérien qui a hérité de son père la Grande Mosquée de Paris, une épicerie qui ne lui appartenait pas ! « Dialoguer » avec Hassan Chalghoumi, l’obscur employé au tri de bagages de Roissy, autoproclamé imam, curieusement naturalisé en urgence (avant le délai légal), et signalé par la Police pour cause de prêche incendiaire !.. La France est tombée bien bas.

        Il ne s’agit pas de « dialoguer » avec quiconque mais, en premier lieu, de constituer une authentique instance de conseil au Gouvernement sur le modèle des hauts conseils en tout genre placés sous l’autorité du Premier Ministre et qui, conformément à leur intitulé, l’aident à se faire une idée (je ne dirai pas une religion) dans le domaine de leur compétence. Par exemple : le Haut Conseil des Finances Publiques, le Haut Conseil de l’Education, etc. En la matière, cet organe, qui, sans surprise, s’appellera le Haut Conseil du Culte Musulman, n’est pas une instance au service des musulmans mais du Gouvernement. Il sera strictement consultatif. Il doit compter des musulmans de toutes sortes mais aussi des non-musulmans, des musulmans qui ont abandonné l’islam (des apostats, diront les puristes avec une moue de dégoût et des envies de tuer dans le regard), des pratiquants, des alternatifs, des agnostiques, des athées, des culs-bénis, des laïcards, des francs-macs, des gens qui connaissent l’islam et d’autres qui ne le connaissent pas, des gens qui l’aiment, d’autres qui le haïssent, des gens qui lui font confiance, d’autres qui en ont peur, etc.

        Parce que la mission de cet organe n’est pas de vanter, de développer ou de gérer l’islam mais de dire en quoi il est neutre et en quoi il est mauvais pour la France (je ne parle pas du bien qu’ils est censé lui faire : les musulmans eux-mêmes et leurs porte-parole de la télé et de France-Culture s’en chargent abondamment). Car, s’agissant d’éclairer l’État au service de tous sur une question aussi subjective, le point de vue et les raisons de ceux qui sont le plus éloignés de l’islam sont tout aussi instructifs que ceux des spécialistes. La mission de ce Haut Conseil du Culte Musulman sera, de l’Islam, de trier le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire de définir clairement ce qui y est conforme et ce qui ne l’est pas aux valeurs, aux principes, à l’Histoire, aux fondements, en somme, de la société française et de sa civilisation afin d’adapter la politique de l’État, ses lois et, même, sa Constitution.[5]

        Créant ex-nihilo toutes les institutions de la Turquie moderne pour, en quelques années, sortir son pays du moyen-âge, Mustapha Kemal Atatürk s’inspira des Européens, en particulier des Français. Il y ajouta sa touche personnelle. Ce fut gratiné (lire) ! Et efficace au point que les anglo-saxons – qui ont pourtant enfanté Churchill – le considèrent comme le plus grand homme d’état du vingtième siècle. Sa méthode de gouvernement s’appelle la « réforme radicale ». En matière d’islam, mais pas seulement, nous serons bien inspirés de lui retourner le compliment en nous inspirant de lui pour sortir la France de l’ornière où l’UMPS la plonge depuis trente ans. Il y a urgence !

    [1] Sous ma plume, « République » traduit la notion romaine de res publica. Il ne se réduit jamais au « régime républicain » qui n’est qu’une convention. La res publica peut très bien être défendue par un autre régime (« La monarchie aussi est une république ! » Montesquieu)
    [2] Déjà satisfaite au Royaume Uni où une cinquantaine de tribunaux proposent aux musulmans d’être jugés selon la charia.
    [3] L’invasion de l’Irak a fait trois-cent-mille victimes civiles, les drones tuent cent fois plus de civils que de terroristes, etc. Lire cet article de basta !
    [4] Pour entretenir leur nostalgie de l’idyllique pays de leurs aïeux, on devrait leur faire chanter Ou bladi, ou blada !
    [5] Par exemple, les musulmans réclament de plus en plus de mosquées. Quelqu’un a-t-il posé la question de la nécessité des mosquées ? Aujourd’hui, les musulmans revendiquent des mosquées sous prétexte que la « prière du vendredi » est un pilier de l’islam. La mosquée est-elle une prescription religieuse fondamentale ou n’est-elle pas plutôt une tradition née, à la mort de Prophète Mohamed, de la volonté de ses fidèles de perpétuer l’habitude de se réunir chez lui le vendredi, jour de marché ? La prière que, les autres jours, les fidèles effectuaient séparément, l’était, là, en commun. La dérive est telle que, aujourd’hui, certains parents font rater l’école à leurs enfants le vendredi après-midi pour qu’ils puissent se rendre, déguisés en moudjahiddines Afghans, à la mosquée… où ne sont pas censés aller à cause de leur âge. On me dira : « Les musulmans se fichent bien de ces arguties ! » Les musulmans, peut-être ; l’État et, surtout, les Français, non !

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