• “On n’est trahi que par les siens” –

    Jean-Marie LE PEN : “On n’est trahi que par les siens”

    Entretien avec Rivarol

    Extraits de l’entretien de Jean-Marie Le Pen paru dans le n° 8183 du 9 avril 2015

    R. : Les dirigeants du FN ont vivement contesté votre affirmation selon laquelle il y avait aussi au Front national d’« ardents pétainistes » ?
    J.-M. L. P. : J’ai toujours œuvré à la réconciliation des Français. Comme le disait avec une grande dignité le président Georges Pompidou, interrogé en conférence de presse sur la grâce partielle qu’il avait accordée à Paul Touvier : « allons-nous éternellement entretenir saignante les plaies de nos désaccords nationaux, le moment n’est-il pas venu de jeter le voile, d’oublier ses temps où les Français ne s’aimaient pas, s’entredéchiraient et même s’entretuaient ? »
    Pour ma part, comme je l’ai déjà dit, je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L’on a été très sévère avec lui à la Libération. Et je n’ai jamais considéré comme de mauvais Français ou des gens infréquentables ceux qui ont conservé de l’estime pour le Maréchal. Ils ont selon moi leur place au Front national comme l’ont les défenseurs de l’Algérie française, mais aussi les gaullistes, les anciens communistes et tous les patriotes qui ont la France au coeur.

    R. : Beaucoup s’inquiètent du nombre et de  l’influence des homosexuels militants au Front national. Notre confrère Minute a évoqué à plusieurs reprises un « lobby gay » au sein du parti et Roger Holeindre affirme qu’il a quitté le Front en 2011 en grande partie à cause du nombre de pédérastes autour de Marine Le Pen. Certains attribuent les positions quelque peu ambiguës de la direction du mouvement sur le “mariage” gay et le refus de la présidente de participer en 2013 aux manifestations de masse contre la loi Taubira à l’influence jugée nocive de ce lobby arc-en-ciel. Quelle est votre position sur la question ?
    J.-M. L. P. : Il ne faut pas exagérer et trouver là l’explication générale. Ce n’est pas cette particularité de la vie privée qui explique tout. Il se trouve qu’il y a en effet un assez grand nombre d’homosexuels au Front national, comme il y en a d’ailleurs dans les autres partis, et ceci pour une raison somme toute assez simple : c’est que ce sont des gens qui sont beaucoup plus libres de leur temps que d’autres. En général ils n’ont pas de responsabilités familiales. Et donc ils sont beaucoup plus disponibles. Comme de surcroît ils ont le sentiment d’être un peu en marge de la société, ils ont tendance à se regrouper, même s’ils se détestent les uns les autres. Ils forment une communauté. A mon avis ce n’est pas aussi important qu’on le dit au Front national mais ce n’est pas non plus totalement indifférent, c’est vrai. Il faudrait par ailleurs démontrer que cette particularité de la vie personnelle a une conséquence politique directe sur la ligne ou la doctrine du Front. Je crois que l’origine politique de certains actuels dirigeants du Front a plus d’importance que leur comportement personnel. Je pense à l’influence nocive d’un homme que je trouve pour ma part tout à fait détestable : Jean-Pierre Chevènement. Il a les apparences d’un patriote alors qu’il est au fond un marxiste. L’influence chevènementiste, si elle continue de s’exercer, est nuisible. Cette tournure d’esprit m’est totalement étrangère.

    Propos recueillis par Robert SPIELER et mis en forme par Jérôme BOURBON.
    L’interview a été relue et validée avant publication par le président d’honneur du Front national.


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