• Le FN s'écroule comme un jeu de carte ..

    Par: Sylvestre Brunaud.Le FN s'écroule comme un jeu de carte .. 

    Quelques nouvelles du FN prises dans les deux derniers numéros de Minute :

    ■ Le Front national n’a plus d’élu à Cherves-Richemont, une commune de Charente, près de Cognac. L’an dernier, Michèle Depoutot avait été élue conseillère municipale à la tête d’une liste FN-RBM qui avait recueilli 14,2 % des voix. Elle vient de rejoindre le Parti pour la France de Carl Lang. Sur l’ensemble du département, des six élus charentais du FN en mars 2014, il n’en reste que trois. ■ Le Front national n’a plus non plus d’élu à Vidauban (Var), où le FN pèse plus de 27 % des voix, alors qu’il en comptait quatre après les municipales de l’an dernier. Après une succession de départs (voir « Minute » n° 2714 et n° 2730), Céline Girod, appelée à remplacer la dernière élue frontiste qui a quitté la ville, a décidé de ne pas siéger sous l’étiquette FN. ■ Le Front national n’a plus non plus d’élu à Ballancourt-surEssonne, dans l’Essonne. Lors des municipales de l’an dernier, le FN s’était flatté d’avoir investi des candidats en provenance d’autres partis politiques, UMP, Modem ou PS, et en avait fourni une liste aux médias. Franck Sailleau, issu du Parti socialiste, était de ceux-là. « Ancien électeur de gauche, expliquait-il, j’ai décidé de faire passer l’avenir de la nation avant mes propres réflexions partisanes car je suis profondément convaincu que le débat d’aujourd’hui ne se situe plus à droite ou à gauche de l’échiquier politique mais sur la question de la souveraineté de notre pays. » ■ Alors âgé de 32 ans et déjà candidat FN aux législatives de 2012, il avait conduit la liste Ballancourt Bleu Marine qui avait recueilli 10,65 % des voix, ce qui lui avait permis d’être élu. Le 29 juillet, Franck Sailleau a annoncé qu’il quittait le FN. Le jeune élu – il conserve son mandat – a justifié son départ par le fait que « le FN est un mouvement qui ne fait preuve ni de sérieux ni de respect pour ses membres ». Dans « Le Parisien », faisant référence aux procédures relatives à la mise de l’écart de Jean-Marie Le Pen, il a indiqué vouloir se « dissocier de cette mascarade obscène et ne pas participer à cet odieux règlement de compte qui oppose entre eux de courageux citoyens et militants complètement dépassés par les évé- nements ». ■ Julien Clos, qui conduisait la liste FN aux municipales de l’an dernier au Cannet, une ville de plus de 40 000 habitants dans les Alpes-Maritimes (19,21 % des suffrages), vient de claquer la porte du FN à grand renfort de publicité. Il a diffusé la photo de sa carte d’adhérent découpée (ci-contre), en expliquant qu’il refusait de travailler avec le nouveau secrétaire dé- partemental, Marc-André Domergue. Lui-même avait postulé à ce poste avec le soutien de Marion Maréchal-Le Pen et de Nicolas Bay, secrétaire général du parti, mais sa candidature n’avait pas été retenue au nom des équilibres internes. ■ Julien Clos, qui présidait le groupe des quatre élus FN au Cannet, a aussi expliqué avoir été meurtri par le fait que JeanMarie Le Pen soit « traîné dans la boue par sa propre fille sous l’influence d’un Philipot qui ne partage en rien nos valeurs, nos convictions ni quoi que ce soit avec nous ». Il a néanmoins réaffirmé son soutien « total et inconditionnel » à la candidature de Marion Maréchal-Le Pen. ■ Estelle Massoni était un espoir du FN insulaire. Aux élections européennes de l’an dernier, elle figurait en douxième position sur la liste conduite par Jean-Marie Le Pen après avoir été candidate à toutes les élections sous les couleurs du FN depuis 2010, notamment aux élections législatives de 2012 (ci-contre). Elle vient d’accorder un long entretien à « Corse Matin » pour s’expliquer sur son « parcours atypique » : elle a en effet quitté le FN et rejoint l’alliance nationaliste corse Femu a Corsica (« Faisons la Corse »). Dans cet entretien, Estelle Massoni explique s’être engagée en politique « pour mon île » et s’être aperçue qu’elle n’avait pas utilisé « le bon outil » : « Pour les spécificités de la Corse, il n’y a rien de bon au sein du Front national. […] C’est une structure très centralisée à Paris. Si bien qu’à chaque fois qu’un représentant local envisage de faire quelque chose dans l’île, il doit en référer aux instances nationales du parti. » ■ Julien Odoul, « conseiller spécial » de Marine Le Pen, est passé maître en langue de bois. Le 21 juillet dernier, il twittait, reprenant sans aucune distance le vocabulaire des révolutionnaires : « Le 21 juillet 1795, le général Hoche, le pacificateur de la Vendée, écrase la tentative de débarquement des émigrés royalistes à Quiberon. » Un journaliste lui ayant fait remarquer que si Florian Philippot pencherait certainement pour Hoche, une autre partie du FN, celle qui se reconnaît en Marion Maréchal-Le Pen, opterait pour le camp royaliste, Odoul a répondu : « Je vous rappelle qu’il n’existe qu’une seule ligne (patriote et républicaine) au FN : celle de sa présidente, Marine Le Pen. » Et ce n’était pas du second degré… ■ Alors que la présence de Philippe Vardon sur la liste de Marion Maréchal-Le Pen dans les Alpes-Maritimes continue de faire des remous, Marie-Christine Arnautu, chef de file du FN local, s’est félicitée dans « Nice Matin » du ralliement de cette figure des identitaires niçois. Elle est même allée jusqu’à regretter, avec une rare franchise, de n’avoir pas fait alliance avec lui l’an dernier, lors des municipales : « J’aurais mieux fait, cela m’aurait évité des emmerdements ! » La liste d’Arnautu avait obtenu 15,59 % des voix, celle de Vardon en avait recueilli 4,43. ■ L’an dernier, dans la commune varoise, la liste RBM pour Vidauban avait recueilli 27,12 % des voix et obtenu quatre élus. En mars dernier, trois d’entre eux avait quitté le FN (voir « Minute » n° 2714). La quatrième, qui était donc la dernière élue FN, vient de remettre son mandat : Claudine Desmet déménage et a donc démissionné du conseil municipal. On ne sait pas encore si le suivant de liste, appelé à la remplacer, siégera au nom du FN. ■ La contestation se poursuit dans les AlpesMaritimes après la désignation d’Olivier Bettati, transfuge de l’UMP, comme tête de liste. Dans un communiqué commun, Jean-Paul Perez, président du groupe FN au conseil municipal de Cagnes-sur-Mer, Patricia Troncin et Caroline André, élues de la même ville, ainsi que Gilles Boïs, seul élu de Villeneuve-Loubet où il était tête de liste, ont fait savoir qu’ils ne feraient pas campagne pour la liste de Marion Maréchal-Le Pen et qu’ils étaient solidaires des cadres du FN ayant été suspendus du parti pour la même raison. Aux municipales, le FN avait obtenu à Cagnes plus de 24 % des voix.


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