• Hier en Algérie, demain en francarabia

    Hier en Algérie, demain en francarabia

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    « Il était 12 h lorsque nous avons entendu des coups de feu et les youyous des mauresques. Tous les hommes travaillaient à la mine. Ma belle-sœur Rosé, sa petite dernière Bernadette (3 mois) dans les bras et ses enfants, Geneviève 8 ans, Jean-Paul 5 ans, Anne-Marie 4 ans et Nicole 14 ans, sont venus se réfugier chez nous. Il y avait ma mère, mon frère Roland, 8 ans, mes sœurs Suzanne, 10 ans, Olga 14 ans, et mon mari qui venait de rentrer pour déjeuner avec nous. Mon autre fils Roger, 17 ans, travaillait à la mine.

    Les fellaghas ont fait irruption en cassant la porte à coups de hache. C’était Chérif qui les dirigeait. Chérif le chauffeur de taxi, notre ami, lui qui avait assisté à notre mariage et était venu nous chercher à la gare à notre retour du voyage de noces.

    C’est lui qui commandait les fellaghas qui hurlaient : ‘Nous voulons les hommes’. Chérif a tiré en pleine poitrine sur ma pauvre mère avec son fusil de chasse. Elle est morte sur le coup, avec Roland dans ses bras, grièvement blessé.

    Rosé a été tuée dans le dos et son bébé écrasé contre le mur. Ensuite Chérif a tiré sur moi et j’ai reçu la balle à hauteur de ma hanche. Olga, ma sœur, a été violée puis assassinée, et mon autre sœur, Suzanne, blessée à la tête (elle en porte encore aujourd’hui la marque).

    Toute la famille Azaï a été également massacrée à coups de couteaux. La sœur de ma mère, son mari, ses deux filles, dont l’une était paralysée, et son autre fille, qui arrivait de France en vacances, déchiquetée à coups de couteau avec son bébé.

    A la mine le massacre s’est poursuivi.

    Mon frère assassiné, mon cousin Julien également, alors qu’il se trouvait au restaurant.

    Pierrot Scarfoto à coups de fourchette et les testicules coupées et enfoncées dans la bouche [NDLR : comme au Bataclan], tout comme mon neveu, René. Mon père, sourd de naissance, blessé, s’est réfugié dans une galerie abandonnée où on ne l’a retrouvé mort que 15 jours plus tard.

    13 membres de ma famille abattus ce même jour. »

    Témoignage de Marie-Jeanne Pusceddu sur les évênements du 20 août 1955 à El Halia, petit village minier près de Philippeville, Algerie. 250 familles algériennes ainsi que 130 familles européennes travaillaient dans la mine.

    Ne nous leurrons pas: Ce qu’ont vécu nos compatriotes il y a 60 ans, nous allons le vivre très, très bientôt sur l’ensemble du territoire.


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