• François Hollande à l’offensive contre Bachar Al-Assad

    Aux Nations unies, François Hollande à l’offensive contre Bachar Al-Assad

    Le Monde.fr Par Bastien Bonnefous (New York, envoyé spécial)

    François Hollande à l'ONU, lundi. François Hollande à l'ONU, lundi. Craig Ruttle / AP

    La France ne varie pas face à la crise syrienne. Pour Paris, une seule et même solution s’impose : le départ de Bachar Al-Assad de la tête du pays. C’est ce qu’est venu répéter François Hollande à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, lundi 28 septembre à New York.

    Le président de la République a expliqué que le dirigeant syrien ne pouvait rester en place après avoir été depuis trois ans le premier responsable du drame de son pays. « Bachar Al-Assad est à l’origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution », a déclaré M. Hollande. Et qu’importe si aujourd’hui la Syrie est également devenue le théâtre des actions terroristes de l’Etat islamique (EI). Impossible selon François Hollande de lâcher la proie pour l’ombre. Au contraire, la situation pour Paris impose de combattre de front « l’alliance du terrorisme et de la dictature. »  « Ce n’est pas parce qu’un groupe terroriste massacre lui aussi qu’il y aurait finalement une forme de pardon ou d’amnistie pour le régime qui a créé cette situation », a expliqué le chef de l’Etat.

    « On ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau »

    Dans son discours, le président de la République s’est adressé en creux à la Russie qui continue de soutenir Bachar Al-Assad. François Hollande et Vladimir Poutine n’ont d’ailleurs pas écouté leurs discours respectifs. Pendant que le président russe s’exprimait en fin de matinée, M. Hollande recevait à la représentation française à l’ONU la coalition syrienne, la seule opposition « démocratique, modérée et légitime » dans le pays, selon le chef de l’Etat français. Et tandis que M. Hollande s’exprimait à la tribune, M. Poutine déjeunait avec le président américain Barack Obama et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

    « J’en vois qui déploient tous leurs efforts pour incorporer Bachar Al-Assad » à l’avenir de la Syrie, a déclaré M. Hollande. Une référence directe à la déclaration de M. Poutine qui avait assuré que ce serait « une énorme erreur de refuser de coopérer avec le gouvernement syrien et ses forces armées ». Mais une telle hypothèse est inenvisageable pour le président français, qui estime qu’« on ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau ».

    Lire aussi : Paris revendique sa place sur le front de Syrie

    Solution de « transition »

    Pour Paris, la coalition proposée par Vladimir Poutine est « possible », mais à une condition : « elle doit avoir une base claire » et reprendre les accords de Genève signés en 2012 qui prévoient la mise en place d’un « gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs incluant des membres du gouvernement et de l’opposition ». Mais pas le dirigeant syrien. « Je ne cesse d’expliquer à Vladimir Poutine que nous devons trouver une autre solution que Bachar Al-Assad », a confié le président de la République lors d’une conférence de presse donnée quelques minutes avant son discours à la tribune des Nations unies.

    La France continue donc de militer pour une solution de « transition » en Syrie, qui « associe » les pays « voisins », ainsi que ceux du Golfe, l’Iran, la Turquie, les Etats-Unis et la Russie. Si la réunion new yorkaise n’a guère permis de dessiner les prémices d’un accord entre les grandes puissances, Paris veut croire qu’il en sort moins isolé, après que Barack Obama, dans son discours lundi, a expliqué qu’« on ne peut pas soutenir des tyrans comme Assad sous prétexte que l’alternative serait pire » .  « Obama a dit très clairement que l’avenir de la Syrie ne passe pas par Bachar Al-Assad. Cela fait trois ans que j’exprime cette position. Composer avec Assad, je m’y refuse, Obama aussi », s’est félicité François Hollande à New York.


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