Les images ont fait le tour du monde. Le DRH d'Air France, Xavier Broseta, la chemise arrachée, escaladant un grillage pour échapper à des syndicalistes en colère. L'enquête sur ces violences en marge du Comité central d'entreprise (CCE), il y a une semaine, progresse rapidement. La police avait déjà identifié une dizaine de suspects s'étant livré à des violences directes, et ce grâce aux vidéos des chaînes d'information en continu ou celles circulant sur internet. Lundi matin, à l'aube, cinq hommes ont été interpellés à leurs domiciles. Il s'agit de syndicalistes qui travaillent au sol pour la branche cargo d'Air France, mais ne sont pas élus syndicaux, selon une source policière confirmant une information d'Europe 1. Ils ont été arrêtés «sans incident» vers 06H00 à leur domicile, dans le Val-d'Oise, en Seine-et-Marne, dans les Yvelines et dans l'Aisne. D'autres arrestations pourraient suivre dans la matinée.
Pour ces agressions, les salariés concernés risquent, outre des sanctions disciplinaires (licenciement pour faute lourde), des poursuites pénales.
Plusieurs centaines de salariés avaient fait irruption lundi 5 octobre en CCE et deux dirigeants d'Air France avaient été physiquement molestés. Au moins dix plaintes ont été déposées: celles de six vigiles et trois cadres de l'entreprise pour des «violences» et celle d'Air France pour «entrave au CCE» et «dégradations». Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête, confiée à la police aux frontières, compétente en zone aéroportuaire.
Une enquête interne à la compagnie a également permis d'identifier une dizaine de salariés comme impliqués dans ces violences, assurait dès mercredi une source proche du dossier.