• «Ça va, Jeanne d’Arc, descends de ton cheval!»

    «Ça va, Jeanne d’Arc, descends de ton cheval!»

    FranceLe voyage de Marine Le Pen au Canada vire au fiasco. Elle s’est fait incendier par la presse canadienne et ignorer par les politiciens locaux. La présidente du FN a voulu expliquer aux Canadiens qu’ils faisaient fausse route avec l’immigration.

    A propos de Marine Le Pen, l'éditorialiste du journal québécois <i>La Presse</i> écrit: «Je ne me souviens pas d’un politicien étranger important venu donner autant de leçons avec autant d’outrecuidance en aussi peu de temps!»

    A propos de Marine Le Pen, l'éditorialiste du journal québécois La Presse écrit: «Je ne me souviens pas d’un politicien étranger important venu donner autant de leçons avec autant d’outrecuidance en aussi peu de temps!»Image: AFP

    «La jeunesse emmerde le Front national!» C’est au son del’hymne des Béruriers Noirs - «Porcherie» de 1989 - que de jeunes Québecois ont interrompu une conférence de presse de Marine Le Pen. Comme un parfum d'autrefois... La dédiabolisation du FN ne semble pas avoir touché le Nouveau continent.

    La semaine canadienne de la présidente du FN a été, en effet, pour le moins compliquée. Boudée par les politiciens canadiens, chahutée lors de ses déplacements par les mouvances antifascistes de la Belle province, boycottée par certaines entreprises qu’elle devait visiter, Marine Le Pen n’a pas réussi à donner la hauteur internationale voulue à son voyage.

    Comme le relatent de nombreux médias canadiens, le Premier ministre québécois Philippe Couillard a été l’un des premiers à refuser de voir la présidente du premier parti de France, comme le répète Marine Le Pen à chaque interview. Les partis du centre droit ont eux aussi décliné, avant que le parti indépendantiste québécois prenne ses distances.

    Quelques jeunes militants du parti ont effet rencontré Marine Le Pen, mais la direction du parti s’est empressée de préciser que ces personnes ne représentaient qu’elles et que le FN était une formation politique «dont l’histoire, la doctrine et les propositions sont aux antipodes de nos valeurs (ndlr : celles du parti indépendantiste québécois).»

    Les Bisounours

    Mais qu’est-ce qui a fâché les Canadiens ? Marine Le Pen a critiqué frontalement la politique migratoire du Canada qui a notamment accueilli 25'000 réfugiés syriens depuis l’automne dernier. Et estimée, lors de ses interventions dans les médias, que le Canada lui faisait penser à la France d’il y a 20 ans. Soit un pays qui ferme les yeux sur la problématique du fondamentalisme islamiste. «La classe politique canadienne vit au pays des Bisounours!», a conclu Marine Le Pen.

    Ces propos ont été plutôt reçus froidement dans un pays qui, s’il connaît parfois des tensions, se targue de vivre une intégration heureuse. Ainsi la ville de Calgary est dirigé depuis 2010 par un maire musulman: Naheed Nenshi. Ce fils d’immigrés tanzanien, né en 1972, est l’un des politiciens les plus populaires du Canada.

    Réponse cinglante

    Entre autres, le journal québécois La Presse a répondu avec humour et virulence dans un édito cinglant: «Jeanne d’Arc chez les Bisounours». Et l’éditorialiste de développer : «Je ne me souviens pas d’un politicien étranger important venu donner autant de leçons avec autant d’outrecuidance en aussi peu de temps». Marine Le Pen y est qualifiée de «leader d’un parti nationaliste hargneux». Et ça se termine par «Ça va, Jeanne d’Arc, descends de ton cheval!»

    Un vrai ratage que ce déplacement de six jours au Canada pour Marine Le Pen. Le périple outre-Atlantique de la présidente du FN s’est conclu par une visite éclair sur les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon. Un petit bout de France.

    (24 heures) CH

    (Créé: 25.03.2016, 10h09)

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