• Banlieues et police

    Banlieues et police : un divorce qui dure depuis des décennies

    Insurrections en France – Du Maghreb colonial aux émeutes de banlieues, histoire d’une longue guerre, ouvrage signé d’Andrew Hussey, directeur de recherche à l’École des hautes études de l’université de Londres à Paris, est passé relativement inaperçu en France mais a été largement commenté dans le monde anglo-saxon. Comme souvent, les Français refusent de faire leur autocritique, incapables d’analyser lucidement leur histoire récente. Faute de panser nos plaies, nous les laissons à nu.

    Ce qui se passe actuellement en Seine-Saint-Denis, consécutivement à l’arrestation d’un habitant d’Aulnay-sous-Bois – Théo de son prénom -, n’est pas nouveau. Une France hors la France se construit en miroir de la France historique, refusant de respecter l’ordre républicain, depuis plusieurs décennies. Maire de Villeurbanne à la fin des années 1970, Charles Hernu rasait la cité Olivier-de-Serres qu’il qualifiait de « vivier à délinquance », suite à une série d’affrontements qui avaient opposé les enfants d’immigrés de la première génération aux forces de l’ordre. Le cas lyonnais a fait école, contaminant l’intégralité du territoire national. Désormais, les responsables politiques savent que la France n’est plus vraiment en paix ; liée contractuellement par un bail de durée indéterminée qui la plonge dans un état de guerre civile de basse intensité.

    En première ligne : les policiers et les habitants de ces quartiers. Historiquement, la police est chargée de faire appliquer les lois pour que l’ordre public, garant de l’harmonie sociale, soit préservé. Quand l’État n’est plus en mesure de donner une direction à l’ordre public, l’arbitraire menace. À mesure que les pouvoirs publics reculent, tolérant des troubles inacceptables, de peur d’embraser des pans entiers du territoire national, dans lesquels il est parfois difficile de pénétrer sans risques pour la sécurité de ses biens ou de sa personne ; ils autorisent l’émergence, à plus ou moins longue échéance, de l’anarchie et de l’injustice.

    Il est tout de même sidérant, voire honteux, de constater que nos dirigeants feignent la surprise à chaque fois que les quartiers dits « populaires » grondent.

    De toute évidence, la situation perdure parce que les moyens qui ont été employés pour y mettre fin n’étaient pas les bons. La politique de la ville ? Un tonneau des Danaïdes. Les flics jouant aux grands frères ? Une catastrophe. La justice préventive ? Sans effet. Les associations antiracistes ou de quartiers ? Elles enveniment les choses en persuadant les descendants d’immigrés qu’ils ont pleine légitimité à haïr la France, à la combattre. Songez que, dans les banlieues lyonnaises des années 1970, l’expression « souchard » (pour « Français de souche ») était déjà une injure…

    Andrew Hussey, rapportant une anecdote dans le métro parisien, digresse : « C’est effrayant de penser qu’aujourd’hui des gamins peuvent dorénavant agresser n’importe qui comme bon leur semble. Ils ont balayé toutes les règles, y compris la loi. Il n’existe pas de mot, ni en français ni en anglais, qui exprime l’opposé du verbe « civiliser » : le concept n’existe pas. Mais il s’agissait bien pourtant ici de l’anti-civilisation en action : une transgression de tous les codes comportement qui maintiennent la cohésion d’une société. »

    Replacer les dernières émeutes dans une perspective historique donne des frissons. Elus locaux de droite et de gauche, hauts-fonctionnaires, intellectuels organiques post-soixante-huitards et médiacratie partagent une immense responsabilité ; ils se sont rendus complices d’une sédition organisée. Attaque potentiellement mortelle contre les fondements de notre civilisation, la conjonction de l’immigration massive et de l’idéologie du laissez-faire a rendu les honnêtes gens désarmés face à la tyrannie de la rue.

    Gabriel Robin

    Source : http://www.bvoltaire.fr


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