•  AGRESSIONS 

    Au Maroc, «la femme dans la rue est une proie potentielle ou une bête à abattre»

    Par Dounia Hadni 
    Au Maroc, deux tiers des cas de violences sexuelles se déroulent dans l’espace public, selon les chiffres de l’Observatoire national de la violence faite aux femmes.Au Maroc, deux tiers des cas de violences sexuelles se déroulent dans l’espace public, selon les chiffres de l’Observatoire national de la violence faite aux femmes.Photo Lucy Nicholson. Reuters

    Ces dernières semaines, des vidéos devenues virales au Maroc montrent des femmes marocaines en train d'être harcelées, agressées, attaquées dans l'espace public, largement dominé par les hommes.

    Se déplacer quand on est une femme au Maroc n’est pas anodin. Et les scènes filmées récemment dans le royaume sont d’une violence inouïe – mais pas si rares. Après la vidéo prise à Tanger et mise en ligne le 30 juillet d’une femme seule dans un bus à Casablanca, traquée en plein jour par une horde de jeunes hommes sur la corniche, la vidéo d’une agression sexuelle à la limite du viol collectif a tourné en boucle dans la nuit de dimanche à lundi sur les réseaux sociaux.

    On y voit cinq ou six adolescents, torse nu, encercler, déshabiller, violenter, insulter, tout en ricanant, une jeune fille dont on apprendra qu’elle est atteinte d’un handicap mental. Alors qu’elle pleure et hurle au secours, le bus continue de rouler sans qu’aucun passager n’intervienne. La société chargée du transport en commun au Maroc, M’dina Bus, précise que l’agression aurait eu lieu le vendredi 18. Selon la presse locale, quatre des six suspects âgés de 15 à 17 ans ont été arrêtés lundi.

    Pour la sociologue et militante féministe Soumaya Naamane Guessous, «c’est une scène insoutenable qui illustre bien la schizophrénie de la société marocaine, tiraillée entre modernité et conformisme extrême». Les deux tiers des cas de violences sexuelles se déroulent dans l’espace public, selon les chiffres de l’Observatoire national de la violence faite aux femmes. Il s’agit, dans plus de 90% des cas de viols ou de tentatives de viol dont les victimes sont principalement des femmes de moins de 30 ans.

    «La valeur d’un homme est la virilité quand celle de la femme est la virginité»

    Loin d’être une évidence, la mixité sociale dans l’espace public au Maroc provoque des réactions primaires du genre : «Mais qu’est-ce qu’elle vient faire là (cette femme, dans mon espace) ?» signale le sociologue Abdessamad Dialmy. Une hostilité forte, qui peut se manifester soit sous forme de «drague lourde» soit sous forme d’agressions verbales et/ou physiques, jusqu’au viol.

    Soumaya Naamane Guessous voit, d’une part, dans ces violences récurrentes des raisons historiques : «Jusque dans les années 60, les femmes n’ont tout simplement pas le droit d’accéder à l’espace public.Du coup, dans les mentalités, la femme dans la rue est une proie potentielle ou une bête à abattre.» D’autre part, le passage de 70% de ruraux en 1960 à 40% aujourd’hui s’est soldé par l’échec de leur insertion sociale. Un élément qui n’aurait pas aidé à enrayer des villes cette mentalité «rétrograde».

    Cela dit, les deux sociologues s’accordent pour désigner le responsable majeur de la multiplication des agressions contre les femmes dans les lieux publics : la frustration sexuelle des Marocains.

    «Des comportements prévisibles dans une société comme la nôtre»

    Une société où les relations sexuelles hors mariage sont «haram [interdites, ndlr]» et punies d’emprisonnement d’un mois à un an (selon l’article 490 du code pénal marocain) est forcément malsaine, explique l’auteure d’Au-delà de toute pudeur: la sexualité féminine au Maroc (1)«Surtout que l’entourage d’un garçon marocain, y compris la mère, le pousse dès l’adolescence, si ce n’est l’enfance, à pratiquer de quelque manière que ce soit sa sexualité au nom de la virilité. Alors que la femme, elle, est obligée de rester vierge jusqu’au mariage.» 

    Pour Abdessamad Dialmy, les comportements dévoilés par ces vidéos sont de ce fait «normaux ou du moins prévisibles dans une société comme la nôtre». Une société où «la valeur d’un homme est la virilité, quand celle de la femme est la virginité», précise Soumaya Naamane Guessous. Ce contexte, saupoudré de pornographie, et l’absence d’éducation sexuelle dans les politiques publiques, à l’école comme à la maison, incite les jeunes hommes à se comporter «comme des taureaux enragés».

    Et quand ce n’est pas avec l’aval de la société, une véritable omerta s’empare des éventuels témoins de tels actes, paralysés par la peur, confortés par une indifférence caractéristique du phénomène urbain, et de réflexions déculpabilisantes pour les agresseurs et culpabilisantes pour les victimes, de type «elle l’a bien cherché», «elle n’avait qu’à s’habiller autrement».

    Toujours selon Soumaya Naamane Guessous, l’idée selon laquelle «il faut que le citoyen protège la oumma [communauté, ndlr] musulmane du chaos», proférée dans les milieux salafistes circule de plus en plus sur les chaînes satellitaires comme Al-Jazeera, dans les mosquées et même au sein des établissements scolaires, notamment via les cours d’éducation islamique. Si bien que de nombreux jeunes hommes se prennent, sous cette pression médiatique et sociale, pour des «messies»qui se doivent de réguler la oumma en la protégeant des femmes, «menaces pour la piété de l’homme».

    «Il y a la loi et ceux qui l’exécutent» 

    La protection des femmes dans l’espace public ne fait toujours pas partie d’un projet de société au Maroc. Seul le harcèlement sexuel au travail – qui consiste à «abuser de l’autorité qui lui confère ses fonctions», pour reprendre les termes de la loi – est reconnu et passible d’un à deux ans de prison. Un projet de loi plus large sur le harcèlement sexuel serait cela dit en cours, selon le ministre des droits de l’homme et haut dirigeant du parti islamiste au pouvoir, Mustapha Ramid.

    Par ailleurs, «il y a la loi, ceux qui l’exécutent et l’opinion publique»,nuance la sociologue, qui soupçonne de nombreux agents de police de laxisme sur ces questions. Pour elle comme pour Abdessamad Dialmy, cela ne peut s’arranger que si les femmes osent porter plainte et que des jugements forts s’ensuivent.

    Encore plus inquiétant : le silence assourdissant de l’ensemble des politiques. «Ce n’est pas tellement l’action du gouvernement islamiste que l’immobilisme de tous les autres partis politiques que je ne m’explique pas», dénonce Soumaya Naamane Guessous. Et de regretter : «Tant que ce n’est pas la mère, la fille, la sœur, ou l’épouse qui est attaquée, ce n’est pas un sujet concernant aux yeux de la société marocaine.»

    Commentant l’affaire de Casablanca pour Libération, Mustapha Ramid condamne ce «crime», et confirme que les suspects vont être présentés devant le procureur concerné. «Les agressions contre les femmes dans l’espace public ont toujours existé. Ce qui change c’est leur médiatisation sur les réseaux sociaux», dit le ministre d’Etat, tout en soulignant qu’il ne s’agit pas tant d’un problème de loi que d’éducation. Et de poursuivre, sans pour autant évoquer quelque mesure que ce soit : «Les agressions contre les femmes existent partout, pas seulement au Maroc.»

    (1) Au-delà de toute pudeur : la sexualité féminine au Maroc, Soumaya Naamane Guessous, première édition : 1987, collection Impulsion, 8 euros.

    Dounia Hadni @douniahadni
     
     

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  • Pour un tweet irréprochable sur l’attentat de Barcelone, l’ex-Miss France jugée raciste !

    Sûr qu’en se prénommant Marine, elle ne pouvait qu’être un jour suspectée de racisme. Marine Lorphelin, en rendant hommage aux victimes des attentats de Barcelone, a soulevé la colère de certains internautes.

    Le 17 août, l’Europe, à travers Barcelone, était de nouveau visée par une attaque à la « camionnette folle ». Comme toujours en pareilles circonstances, personnalités connues et méconnues ont exprimé leur solidarité avec les victimes sur les réseaux sociaux. L’ancienne Miss France 2013 n’y a pas dérogé en déclarant sur twitter : « Les politiques vont-ils enfin décider de protéger les citoyens européens ? Toutes mes pensées émues aux victimes et à leurs familles #Barcelone. »

    Mal lui en a pris car, à l’heure du politiquement correct, le moindre mot est scruté, analysé et condamné si une quelconque allusion susceptible d’être mal interprétée est détectée. Ainsi, ce court texte a déclenché la colère de ceux qui ont humé à travers cette phrase un relent « raciste ». Ils ont en effet considéré qu’il était inapproprié de vouloir « protéger les citoyens européens », sans citer les autres. Un torrent d’injures s’est alors déversé sur la reine de beauté, renvoyée sans ménagement à sa simple apparence physique alors qu’elle est aussi étudiante en médecine à Lyon :

    « Retour de bâton logique ! T’es passée de « la paix ds le monde » à « faut sauver/protéger nos semblables, les blancs, les occidentaux » #idiote ! »

    « Oh toi ferme ta gueule. Soit belle et tait toi sale raciste de merde. D’après toi ne doive se sentir en sécurité que des européens ?? »

    Devant ce déferlement de haine, l’« ultra Marine » a supprimé son message, mais n’a pas complètement abdiqué, répercutant un nouveau tweet : « Je suis bien d’accord #meaculpa, le monde entier est touché,ms je refuse de me faire insultée/traitée de raciste pr avoir écris "européens" »

    Même si cet épisode n’est qu’un épiphénomène, il est révélateur d’une nouvelle offensive des bobos gauchistes qui, outrepassant le concept d’extrême droite – car il crée moins de phobies -, dénoncent maintenant leurs adversaires comme racistes ou nazis :

    Si je dis l’Algérie aux Algériens tout le monde dit bravo, si je dis la Tunisie aux Tunisiens tout le monde dit bravo, mais quand je dis la France aux Français, je suis raciste !

    Trump met dos à dos ultra-droite et ultra-gauche : il est raciste !

    Tu défends une certaine vérité historique par exemple sur la Seconde Guerre mondiale ou sur la guerre de Sécession : tu es nazi et raciste !

    Tu lis le livre Dix petits nègres de la célèbre romancière Agatha Christie, tu es raciste !

    Tu manges une pâtisserie sous forme de personnages, en chocolat noir plutôt gros, avec des sexes disproportionnés, tu commets un « acte de racisme colonial » !

    Tu te repasses le film de Victor Fleming « Autant en emporte le vent » : tu es raciste !

    Même un distributeur automatique de savon américain serait devenu raciste car il refuserait de savonner les mains des gens de couleurs au Marriott d’Atlanta.

    Par contre, en France, organiser un camp d’été « décolonial » interdit aux Blancs pour la deuxième année, cela n’a rien à voir avec du racisme, car le racisme anti-blanc n’existe pas. D’ailleurs, cette réunion était réservée « uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d’État en contexte français » !

    Ces marquages haineux et ces dénonciations systématiques vipérines qui s’abattent sur les patriotes n’ont qu’un but : faire peur au citoyen et empêcher le réveil des peuples. Pourtant, après Poutine, Trump et l’Europe de l’Est, les majorités silencieuses commencent à mieux percevoir une évidence : celle de la mortalité des nations et de leur nécessaire sursaut.

    J-P Fabre Bernadac

    Source : http://www.bvoltaire.fr


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  • Robert Ménard étrille Marine Le Pen dans une lettre ouverte

    Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Front national, appelle les militants du parti à exercer leur droit d'inventaire, ciblant directement sa présidente Marine Le Pen dans une lettre ouverte dont Le Figaro a publié le contenu mardi soir sur son site.

    Robert Ménard, qui gravite dans la galaxie FN sans en être adhérent, décrit dans ce texte le "cauchemar" que traverse selon lui un parti réduit à un "champ de ruines" et met en cause ouvertement Marine Le Pen.

    "Le problème - personne, dans les rangs du FN, n'ose le dire à haute voix mais beaucoup le répètent en catimini -, c'est qu'après le débat calamiteux, tant sur la forme que sur le fond, qui hante encore nos discussions, on est en droit de s'interroger : si Marine Le Pen a su sortir le FN de l'attitude uniquement protestataire où le cantonnait son père, est-elle aujourd'hui en position de le porter au pouvoir ?", écrit le maire de Béziers.

    Il fait ainsi référence à la prestation de la présidente du FN lors du débat d'entre-deux-tours de la présidentielle, qui l'avait opposée à Emmanuel Macron.

    Les échecs de la présidentielle (33,9% au second tour) et des législatives (huit députés dont deux apparentés, Gilbert Collard et Emmanuelle Ménard, épouse du maire de Béziers) ont attisé les tensions au FN mais les critiques étaient jusqu'ici restées plus feutrées.

    "Si nous jetions par dessus bord nos dirigeants, nos idéologues, nos stratèges en chambre ?", propose Robert Ménard.

    Le maire de Béziers, tenant de l'union des droites et opposé à la sortie de l'euro - par opposition à la ligne défendue par Florian Philippot -, appelle par ailleurs à "réécrire" le programme du FN.

    Il profite de l'occasion pour épingler Florian Philippot, vice-président du FN "manifestement plus soucieux de son avenir que de celui de son parti", mais aussi Marion Maréchal-Le Pen, plus proche de ses positions, estimant qu'elle a "lâch(é) (le parti) au pire des moments".

    Marion Maréchal-Le Pen, députée sortante du Vaucluse, a annoncé le 9 mai dernier son retrait - au moins provisoire - de la vie politique.

    Le FN, qui s'était fixé pour objectif de cette année électorale d'arriver au pouvoir ou, à défaut, d'obtenir au moins 15 élus à l'Assemblée nationale pour pouvoir former un groupe parlementaire, a entamé sa "refondation" après cette série de déconvenues dans les urnes.

    Les dirigeants du parti, réunis en séminaire fin juillet, ont décidé de procéder à une "grande consultation"auprès de ses adhérents en septembre, dans la perspective d'un congrès prévu en février ou mars prochain.

    Source : https://fr.yahoo.com/news/robert-m%C3%A9nard-lance-la-charge-contre-marine-le-194923977.html


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  • Le président américain dénonce avec force l’organisation terroriste communiste « Antifa »

    Lors de son meeting de Phoenix (Arizona), le Président Donald Trump a dénoncé avec vigueur l’organisation terroriste communiste « Antifa » pour les violences qu’elle commet depuis un an aux USA.

    « Ils ont des masques, des barres de fer, ils ont tout : les "Antifas" ! » a tonné le chef de l’État le plus puissant de la planète.

    L’organisation, fondée par les communistes pro-soviétiques en Allemagne, s’illustre depuis longtemps en Europe – ainsi qu’en France et en Bretagne – où elle bénéficie de la protection des autorités et des partis de gauche institutionnels qui s’en servent comme milices de rue.

    Depuis la campagne de Donald Trump, elle tente de s’en prendre violemment aux meeting de M. Trump. Des troubles ont encore eu lieu à l’initiative des « antifas » à Phoenix, où ils s’en sont pris à la police.

    Source : http://breizatao.com


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  • Une certitude, le FLN pouvait saboter sans difficulté l'oléoduc et le gazoduc, tous deux longs de plus de 600 km. Paul Delouvrier le dit lui-même. 
    Autre certitude: aucun attentat majeur n'a eu lieu contre les pipelines. Alors même que le 24 août 1958, le FLN avait démontré son savoir-faire en plastiquant le dépôt pétrolier de Marseille-Mourepiane, qui brûla pendant dix jours. 

    Peut-on faire valoir que le FLN, sûr de l'indépendance, ne tenait pas à abîmer des installations qui lui reviendraient bientôt? Douteux: en 1959 (la date probable de l'arrangement financier), la messe n'est pas encore dite et couper des tubes ne touche pas à l'essentiel, les puits eux-mêmes. 

    Alors, l'explication la plus simple reste celle que donne Paul Delouvrier: la France a payé par l'intermédiaire de ses compagnies pétrolières. 
    Une question parmi bien d'autres: comment Paul Delouvrier peut-il accepter un accord aussi immoral ? Car, enfin, donner au FLN de l’argent (on aimerait connaître la somme) pour acheter des armes qui vont tuer des soldats français, c’est dur à avaler. 
    Sauf si Paul Delouvrier a jugé que ce mal éviterait un mal plus grand encore, que ces morts français épargneraient au total plus de vies françaises (et algériennes).

    La France joue en effet avec le plan de Constantine une autre issue pour l'Algérie. Par exemple, l'énorme usine AZOTAL, à Arzew, doit produire, sur la base des phosphates du djebel Onk et du gaz saharien, des masses d'engrais à bas prix. Lesquels doivent pousser la production agricole des masses musulmanes hors de l'autosubsistance. Plus largement, industrialiser le pays en cinq ans, faire surgir des logements modernes pour un million de personnes (pari en passe d'être tenu en 1962), cela va dans le sens d'un changement social: plus d'ouvriers et de cadres, moins de paysans ; d'un changement de mentalité: demande de scolarisation et de consommation. Bref, il s'agit de faire palper aux musulmans l'avantage de rester français.

    Tout cela devant, in fine, saper le socle social du FLN et faire surgir les hommes et les femmes de cette «troisième force» tant recherchée par De Gaulle. Voilà, peut-être, pourquoi Delouvrier est prêt à payer l'ennemi dans le court terme : pour mieux le battre à moyen terme. 

    Sauf que l'Histoire ne lui en a pas laissé le temps. Reste l'éternel débat de la raison d'État face à la morale de l'individu. Reste la douleur de ceux qui ont perdu un des leurs en Algérie en se disant que, peut-être, la balle a été payée par le contribuable français. 

    JEAN LOPEZ,
    JOURNALISTE


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