Bakhti Zouad
Située rue du Docteur-Roux à Amiens, cette maison est squattée depuis novembre.
Après leur départ, ils ont mis ce logement en location.
Lorsque le dernier locataire (une femme âgée qui a dû être hospitalisée) est parti, la maison est restée inoccupée quelques semaines.
Le début de l’enfer…
Je me suis immédiatement rendu sur les lieux et là j’ai constaté la présence de trois personnes, deux hommes et une femme. Ils avaient forcé la grille d’entrée et fracturé les serrures de deux portes d’accès. Des carreaux ont été cassés aussi. Ils m’ont dit être les occupants réguliers du lieu. Je leur ai dit que j’étais le propriétaire, mais ils n’ont rien voulu savoir et ont décidé de rester. Ils avaient même scotché leur nom sur la boîte aux lettres, je n’en croyais pas mes yeux ! Ils étaient assez agressifs et avaient des chiens. »
En vain.
Constatant qu’ils étaient toujours là, il s’est présenté au commissariat pour porter plainte.
« À l’accueil, on m’a répondu que ce n’était pas possible, dit-il. Plusieurs policiers m’ont pourtant bien accompagné pour constater la présence de ces squatteurs. Ils ont pris leur identité et ça s’est arrêté là. Les squatteurs leur ont dit qu’ils ne partiraient pas. »
C’est plutôt un homme raisonnable et réfléchi qui n’a jamais fait parler de lui.
À cet instant, il n’imagine pas l’ampleur de la galère qu’il l’attend…
« J’ai effectué de multiples démarches. Je suis allé voir la police municipale, la gendarmerie, la direction départementale de la cohésion sociale, la mairie d’Amiens, Emmaüs… Sans que rien n’avance. »
Mis au courant de l’affaire, le député (LR) de la Somme leur a indiqué la marche à suivre (lire par ailleurs) en leur expliquant que l’expulsion des squatteurs ne pouvait s’inscrire que dans un cadre légal et selon une procédure déterminée.
Le 20 avril dernier, Gérard Lemahieu est donc allé porter plainte devant le tribunal d’instance d’Amiens.
Quelques jours après, il était auditionné par la gendarmerie de Corbie.
Accessoirement, il a dû prouver qu’il était le propriétaire du local squatté.
Presqu’un comble.
« Je passe parfois devant, la lumière est tout le temps allumée alors que l’électricité est censée avoir été coupée. Elle se dégrade à vitesse grand V. C’est une histoire de fous… Nous sommes à deux doigts de péter les plombs », se désespère Gérard Lemahieu, marqué par cette histoire tout comme son épouse.
« Comment peut-on faire subir ça à d’autres personnes ? », interroge Denise, incapable de contenir ses larmes.
Cela peut-être utile si les squatteurs sont dans votre bien depuis moins de 48 heures.
Les forces de l’ordre peuvent alors faire partir les intrus.
Après 48 heures, cela se complique : il n’est pas inutile de porter plainte (pour faire sanctionner l’entrée par effraction par exemple) mais pour obtenir le départ des squatteurs, il vous faut saisir le tribunal d’instance.
Seule une décision judiciaire (prise en urgence dans le cadre d’un référé par exemple) vous autorisera à exiger leur départ, éventuellement avec l’aide des forces de l’ordre.
La loi sur le droit au logement opposable prévoit également la saisine du préfet qui peut prendre un arrêté d’expulsion si le bien squatté est votre domicile.
Dans tous les cas, le recours à un avocat est fortement conseillé.
Source.. fdesouche